Projet d’identité numérique: un membre du clan Desmarais en quête de contrats informatiques
L’entreprise Kelvin Zéro de Philippe Desmarais cogne à la porte de l’État québécois
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Un membre de la nouvelle génération de la riche famille Desmarais veut obtenir des contrats publics liés au projet d’identité numérique d’un milliard de dollars du gouvernement Legault, a constaté Le Journal.
« Ce n’est pas un one man show. On est une équipe de passionnés de la cybersécurité, qui a une technologie unique et qui veut la présenter », a précisé au Journal Arman Afkhami, directeur des ventes de Kelvin Zéro.
Cofondée en 2018 par Philippe Desmarais, le fils d’André Desmarais et de France Chrétien, Kelvin Zéro propose sa vision « des données, de l’identité et de l’authentification » à l’État québécois en plein chantier numérique.
En juin dernier, notre Bureau d’enquête a révélé le projet d’identité numérique de Québec, qui pourrait coûter jusqu’à un milliard de dollars.
Au début du mois, Le Journal a souligné que le projet visant à informatiser le réseau de santé pourrait quant à lui s’élever à trois milliards de dollars.
Or, ces derniers mois, le petit-fils de l’ex-premier ministre Jean Chrétien, Philippe Desmarais, s’est inscrit comme lobbyiste pour obtenir un contrat pour un projet pilote d’identité numérique auprès du gouvernement.
Lobbyistes actifs
Dans son mandat, Kelvin Zéro mentionne les noms de deux autres lobbyistes de la société, Edmond Monaghan, son vice-président exécutif des partenariats, et Thierry St-Jacques-Gagnon, son directeur technique.
Au total, l’entreprise vise deux charges publiques, le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI), dirigé par Pierre Fitzgibbon, et le Secrétariat du Conseil du trésor avec à sa tête Sonia Lebel.
Kelvin Zéro souligne cependant qu’elle n’a pas encore rencontré de ministres.
Vendredi, le grand patron de Kelvin Zéro, Philippe Desmarais, n’était pas disponible pour une entrevue, mais son collègue Arman Afkhami, chargé des relations avec les médias, a dit que le projet pilote en question en était à ses débuts.
« Par rapport au projet d’identité numérique du gouvernement, il n’y a aucune ambition autre que d’avoir l’opportunité de présenter notre candidature. Il n’y a pas de chiffres ou de contrats sur la table », a-t-il expliqué en entrevue.
Argent public
Même si Kelvin Zéro vient à peine d’être créée, elle a déjà reçu plus de 186 364 $ de fonds publics du provincial et du fédéral pour financer ses activités.
Plus de 63 364 $ du Programme Exportation (PEX) du MEI, 81 000 $ du Programme d’aide à l’innovation (PAI), 19 000 $ du Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC) et 23 000 $ de Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) lui ont été accordés, indique le Registre des lobbyistes.
Joint par Le Journal, le MEI a tenu à préciser que seulement 63 364 $ des 79 600 $ prévus lui ont été octroyés parce que « l’entreprise n’a pas réalisé l’entièreté de son projet en raison de la pandémie ».
– Avec la collaboration d’Andréa Valeria, Nicolas Lachance, Sylvain Larocque et Jean-François Cloutier
♦ Le premier actionnaire majoritaire de la compagnie Kelvin Zéro est la compagnie à numéros « 9 445 099 Canada inc. », qui appartient à Philippe Desmarais, selon le Registre des entreprises du Québec (REQ).
Qui est Philippe Desmarais ?
- Fils d’André Desmarais et France Chrétien
- Petit-fils de l’ex-premier ministre du Canada Jean Chrétien
PARCOURS
- Analyste chez Power Pacific à Shanghai
- Affaires et trésorerie chez CITIC Pacific à Hong-Kong
- Cofondateur et PDG de Kelvin Zéro
Source : Kelvin Zéro