Palmarès des cégeps du Journal: les cégeps anglophones perdent des plumes
Des établissements où la sélection est forte dégringolent de plusieurs rangs
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Des cégeps anglophones où la sélection est forte dégringolent de plusieurs rangs cette année, puisque le Palmarès du Journal ne repose plus exclusivement sur le taux de diplomation.
Dans cette nouvelle édition, la force scolaire des étudiants à leur arrivée au collégial est aussi prise en compte. Les cégeps qui accueillent des étudiants plus faibles, mais qui arrivent à les faire diplômer au-delà des attentes se retrouvent souvent en tête de classement. L’inverse est aussi vrai.
C’est ce qui explique que plusieurs cégeps anglophones, qui se démarquaient grâce à leurs excellents taux de diplomation, perdent des plumes cette année même s’ils réussissent toujours à faire diplômer une forte proportion d’étudiants.
En sciences de la nature, les trois meilleurs taux de diplomation appartiennent toujours à des cégeps anglophones. Mais puisque ces établissements accueillent aussi les meilleurs étudiants, ils n’arrivent pas toujours à dépasser les attentes en termes de diplomation, contrairement à d’autres collèges.
- Écoutez la journaliste Daphnée Dion-Viens ici:
Le collège Dawson par exemple, affiche le meilleur taux de diplomation en sciences de la nature, mais accueille aussi les étudiants les plus forts, si bien qu’il glisse maintenant au 33e rang.
La professeure de l’UQAM Catherine Haeck, qui a développé la méthodologie sur laquelle repose le Palmarès cette année, tient toutefois à souligner que cette nouvelle approche désavantage les cégeps qui accueillent les étudiants les plus forts.
«C’est plus difficile pour eux de se démarquer par rapport à la prévision et de se retrouver en tête des classements» parce que leur marge de manœuvre à ce chapitre est plus limitée, explique Mme Haeck.
Exigences plus faibles
Une autre étude d’envergure publiée cet automne sur la réussite au collégial a toutefois démontré qu’un étudiant a davantage de chances d'être diplômé s’il fréquente un cégep anglophone, lorsqu’on le compare à un autre étudiant d’un cégep francophone qui présente les mêmes caractéristiques.
- Écoutez l'entrevue de Richard Martineau avec Sébastien Ménard, rédacteur en chef et éditeur du Journal de Québec, sur QUB radio:
L’«effet cégep» des établissements anglophones s’explique toutefois en bonne partie par des exigences qui sont moins élevées, surtout dans les cours de formation générale, affirme Richard Guay, qui a dirigé cette étude.
«Il y a vraiment quelque chose d’associé au français là-dedans et à la façon d’évaluer la langue», affirme-t-il.
En queue de peloton
Quant aux cégeps qui se retrouvent en queue de peloton cette année, plusieurs facteurs peuvent expliquer la situation, à commencer par «l’effet d’émulation», indique Simon Larose, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval.
«Plus on a des étudiants vulnérables et à risque, plus on peut avoir tendance à baisser les attentes et à être moins productif», affirme-t-il.
Ce phénomène n’est pas propre aux cégeps, il s’agit plutôt d’un facteur humain qui se reflète dans la population en général, précise-t-il.
Michel Perron, expert en matière de persévérance scolaire, souligne de son côté que certains cégeps qui se retrouvent en queue de peloton proviennent de régions où le taux de diplomation au secondaire est aussi bas, ce qui peut également avoir une influence sur le portrait au collégial.
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