La guerre du popcorn éclate
Les propriétaires de cinémas demandent à Québec de revenir sur sa décision
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L’interdiction entourant la vente de popcorn et de nourriture dans les cinémas crée des tensions. Alors que l’Association des propriétaires de cinémas poursuit ses discussions avec Québec pour trouver un terrain d’entente, certains exploitants de salles, comme Vincent Guzzo, menacent de rester fermés si le gouvernement ne fait pas volte-face.
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« Si ça reste comme ça, je n’ouvre pas ! » a martelé mercredi le président des Cinémas Guzzo, Vincent Guzzo, en entrevue au Journal.
- Écoutez la chronique de Geneviève Pettersen avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
« Ouvrir dans ces conditions-là, c’est sûr que ce n’est pas rentable pour nous. Et puis l’autre gros problème, c’est que les gens vont apporter leur propre nourriture dans les salles. On va se retrouver à devoir jouer à la police. »
Dans un communiqué envoyé mercredi en fin de journée, l’Association des propriétaires de cinémas du Québec a également insisté sur le fait que l’ensemble des mesures imposées mardi pour leur réouverture les obligerait à fonctionner à perte. L’interdiction d’ouvrir les comptoirs alimentaires les prive d’environ 50 % de leurs revenus, a souligné l’organisation. « Notre demande au gouvernement est de reconsidérer l’interdiction des ventes alimentaires ou de compenser la perte de ces revenus », ont écrit les coprésidents de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec, Éric Bouchard et Denis Hurtubise.
Confiants
L’Association s’est toutefois faite rassurante en indiquant que des discussions étaient encore en cours avec Québec : « Depuis l’annonce d’hier [mardi], nous avons eu l’occasion d’échanger avec le gouvernement et de mieux leur expliquer notre situation et les impacts des mesures. Les discussions se poursuivront dans les prochains jours et nous sommes confiants que nous arriverons à un terrain d’entente.
« Nous avons le même objectif, soit d’ouvrir dès que possible les cinémas afin que les familles et tous les Québécois aient accès à une sortie culturelle sécuritaire. »
- Écoutez le commentaire de Pierre Nantel sur LCN et QUB radio:
En entrevue mercredi à Radio-Canada, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a précisé que la décision de ne pas permettre la réouverture des comptoirs alimentaires des cinémas avait été prise à la suite d’une recommandation de la Santé publique. Il a précisé qu’il allait « trouver des aménagements dans les prochaines semaines ».
Rappelons que lors de la première réouverture des salles, l’été dernier, les ventes alimentaires étaient permises. Or, aucune éclosion n’a été constatée dans les cinémas.
Le couvre-feu
L’interdiction de vendre du popcorn n’est pas le seul problème auquel les propriétaires de cinémas devront faire face. Le couvre-feu à 20 h, imposé dans les régions en zone rouge, les empêchera de présenter des films en soirée.
« C’est un problème logistique qui va nous couper quatre à cinq jours d’opération, déplore Vincent Guzzo. Après la semaine de relâche, on ne pourra pas opérer du lundi au vendredi et on va devoir ouvrir seulement les samedis et les dimanches. »
Plusieurs autres propriétaires de cinéma joints par Le Journal mercredi ne savaient pas encore s’ils allaient rouvrir leurs portes le 26 février. Chez Cineplex, la plus importante chaîne de cinémas au pays, aucune décision n’avait encore été prise mercredi. D’autres établissements comme le Cinéma Beaubien ont déjà commencé à planifier leur réouverture, le 26 février. « Il nous reste seulement 10 jours avant la réouverture. On n’a pas de temps à perdre. Il faut se préparer », a lancé le président et directeur général du Beaubien, Mario Fortin.