Menace de grève au port de Montréal
Les débardeurs ont donné un nouveau mandat à leur syndicat et pourraient débrayer dès la fin du mois de mars
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Les 1125 débardeurs du port de Montréal viennent de renouveler leur mandat de grève à plus de 98,12 % et pourraient déclencher une grève dès le mois prochain, a appris Le Journal.
Jeudi, ni le Syndicat des débardeurs du Port de Montréal, affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), ni l’Association des employeurs maritimes (AEM) n’ont voulu commenter la décision.
Les deux parties refusent de se prononcer publiquement pour respecter une trêve conclue en août dernier.
Il s’agit du troisième vote de grève, qualifié de « préventif », qui a pour but de garder le mandat de grève vivant tous les 60 jours.
De son côté la ministre fédérale du Travail, Filomena Tassi, a augmenté d'un cran la pression sur les parties pour qu'ils en viennent à une entente.
«Nous encourageons vivement les deux parties à déployer immédiatement les efforts nécessaires pour parvenir à un accord. Le gouvernement du Canada continuera d’être présent tout au long des négociations pour soutenir leurs efforts», a indiqué au Journal la ministre par la bouche de son directeur des communications, Lars Wessman.
Mardi dernier, dans une note envoyée à ses membres, le président du Syndicat des débardeurs, Martin Lapierre, a accusé la partie patronale de fausser le jeu.
« Nous avons été informés que depuis ce matin, l’Employeur fait courir le bruit sur les quais que la médiation est “terminée”. Rien n’est plus faux », leur a-t-il écrit dans une missive obtenue par Le Journal.
Conciliation travail-famille
En gros, les débardeurs payés en moyenne entre 115 000 $ et 120 000 $ par année réclament entre autres plus de congés, un réaménagement de leurs disponibilités et une meilleure conciliation travail-famille.
Au Journal, des débardeurs sous le couvert de l’anonymat ont manifesté des signes d’impatience, à la fois envers la partie patronale et envers leur syndicat.
Ceux-ci ne comprennent pas qu’après autant de journées de négociations, les deux parties ne s’entendent toujours pas.
« Cette situation, semblable à celle vécue à l’été 2020 à l’occasion des arrêts de travail totalisant 19 jours [...], pourrait engendrer des délais importants dans la chaîne d’approvisionnement et provoquer une hausse des coûts de transport des marchandises », a prévenu Mélanie Nadeau, directrice des communications du Port de Montréal par communiqué, jeudi.
Le port est l’un des poumons économiques du Québec au point où l’été dernier, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, était allé jusqu’à se dire davantage préoccupé des effets de sa fermeture que de la pandémie.
– Avec la collaboration de Martin Jolicoeur et Jean-Michel Genois Gagnon
♦ L’an dernier, les arriérés et les retards causés par les épisodes de grève des débardeurs ont fait perdre 600 millions $ de ventes aux grossistes sur une période de deux mois, selon le Port de Montréal.
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