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Prime COVID versée à des profs d’université

L’école Polytechnique Montréal leur a offert 4500$

Polytechnique
Devanture de l’école Polytechnique, à Montréal, qui a offert une prime salariale de 4500 $ à ses enseignants pour compenser la surcharge de travail due à la COVID. Photo Pierre-Paul Poulin


Polytechnique Montréal a offert à ses professeurs une prime salariale de 4500 $ en raison de la surcharge de travail occasionnée par la pandémie, ce qui représente près de 1,3 million $, a appris Le Journal.

Cette bonification salariale est jugée « indécente » par un expert du milieu de l’éducation qui estime qu’il s’agit d’un « profond manque de jugement ».

L’établissement universitaire affilié à l’Université de Montréal compte 284 professeurs et maîtres d’enseignement. 

Dans une réponse transmise par courriel, la direction explique qu’il s’agit d’une « compensation exceptionnelle et non récurrente » qui vise à « reconnaître les nombreuses heures supplémentaires et la surcharge de travail » avec laquelle les professeurs et maîtres d’enseignement « ont dû composer depuis le début de la pandémie pour adapter leurs activités d’enseignement et de recherche ».

Par souci d’équité

Cette bonification salariale pour l’année 2020-2021 a été octroyée « dans un souci d’équité avec les autres catégories de personnel », précise la conseillère du service des communications, Annie Touchette.

Le personnel non enseignant a eu droit à différentes mesures (jours de congé supplémentaires, prolongation des vacances des Fêtes, etc.) pour compenser la surcharge de travail occasionnée par la réorganisation des activités d’enseignement et de recherche, alors que ces aménagements n’étaient pas possibles pour les professeurs qui sont payés « à l’année », sans notion de temps supplémentaire, explique Mme Touchette.

« Manque de jugement »

Or Martin Maltais, professeur spécialisé en financement et politique de l’éducation à l’Université du Québec à Rimouski, y voit plutôt un « profond manque de jugement et de sensibilité par rapport à ce que tout le Québec vit présentement ».

« Tout le monde, partout, donne un coup de main et fait le maximum dans des conditions qui sont difficiles. Je suis un peu outré, je trouve ça gênant », lance-t-il.

Ce dernier souligne que les conditions salariales des professeurs d’université « ne sont pas misérables » et qu’aucun d’entre eux n’a perdu son emploi dans le contexte de la crise, alors que plusieurs universités peinent à trouver les ressources nécessaires pour soutenir adéquatement leurs étudiants et les professeurs qui doivent s’adapter constamment dans ce contexte difficile.

Il a par ailleurs été impossible d’obtenir de commentaires à ce sujet de la part de l’Association des professeurs de Poly-technique Montréal à ce sujet.


♦ Aucune autre université québécoise n’aurait versé de prime semblable à ses professeurs, selon les réponses obtenues par Le Journal provenant de la grande majorité des établissements du réseau universitaire.

 

Prime COVID aux profs de Polytechnique Montréal  

  • 4500 $ pour l’année 2020-2021 
  • 284 professeurs et maîtres d’enseignement  

Total : 1,28 million $ 

« La ministre McCann a fait les vérifications qui s’imposaient afin de s’assurer que les primes versées ne provenaient pas de fonds publics transférés aux établissements pour couvrir certains frais associés à la COVID. La direction a assuré [...] qu’il ne s’agit pas fonds versés pour la COVID, mais de marge dans la masse salariale de l’établissement. Maintenant, ce type de décision quant à l’octroi de primes relève de l’autonomie des établissements d’enseignement et non pas du gouvernement. » 

– Réaction provenant du cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann







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