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Des jeunes de la DPJ en route vers leur autonomie

Des jeunes de la DPJ en route vers leur autonomie
Mathieu Ste-Marie / Agence QMI


Après un parcours scolaire semé d’embûches, des adolescents suivis par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) profitent d’une chance unique de faire valoir leurs compétences grâce à un nouveau programme de formation en esthétique automobile en Montérégie. 

« J’ai toujours aimé les véhicules donc cette formation représente pour moi une belle occasion de travailler dans ce domaine », affirme Justin*, 17 ans, qui a abandonné l’école en secondaire 4.

Lui et huit jeunes de plus de 16 ans suivis ou hébergés par le Centre jeunesse de la Montérégie participent à ce programme au Centre de formation professionnelle des Patriotes (CFPP) à Sainte-Julie. Ce cours de 14 semaines vise notamment l’intégration au marché du travail des jeunes qui ont interrompu leur parcours scolaire.

Pour Justin, qui vit dans un appartement supervisé par la DPJ à Saint-Jean-sur-Richelieu, cette formation représente un tremplin vers son autonomie financière. « Je vais passer mon permis de conduire et ensuite je veux m’acheter une voiture. Je commence à payer mes affaires et je vais avoir besoin d’argent. Travailler au McDo ou au Tim Hortons, ça ne paie pas assez. »

Même son de cloche du côté de Liam*, 17 ans, qui souhaite quitter son foyer de groupe à Saint-Hyacinthe pour aller vivre en appartement dans les prochains mois. « Si j’ai seulement un emploi au salaire minimum, ce n’est pas assez. Je vois cette formation comme une belle opportunité de partir dans la vie », souligne celui qui a rapidement eu la piqûre du métier de nettoyeur spécialisé.

Conscient des efforts des deux adolescents pour réussir, le directeur du CFPP, Stéphane Joyal, a tenu à les encourager. « Vous ne savez peut-être pas à l’heure actuelle où cette formation peut vous mener, mais une chose est certaine, vous faites un pas dans la bonne direction. Toujours rester sur place et ne jamais s’engager, ça n’entraine pas de changement », leur a-t-il dit lors de notre passage au centre de formation.

Pénurie de main-d’œuvre

Après avoir décroché leur attestation de formation en mai prochain, les deux jeunes toucheront un salaire variant entre à 16 $ et 25 $ de l’heure chez des concessionnaires automobiles. Justin veut prendre de l’expérience comme salarié pour ensuite lancer son entreprise dans quelques années.

« C’est un métier très propice à l’entrepreneuriat, estime le coordonnateur du programme, Martin Soucy. Il y a une grosse pénurie de main-d’œuvre, donc il y a plusieurs opportunités. »

Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale l’a bien compris et a annoncé en février une aide financière de 95 000 $ au Centre de services scolaire des Patriotes pour soutenir cette formation qui donnera « les outils nécessaires [aux jeunes] pour qu’ils puissent déployer leur autonomie », souligne le ministère.

Selon le gouvernement, la Montérégie se classe au premier rang au Québec au chapitre du nombre de personnes exerçant le métier de nettoyeurs spécialisés, avec plus de 22 % de la main-d’œuvre de ce créneau.

* Les prénoms sont fictifs puisque les deux jeunes ne peuvent pas être identifiés en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse.







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