Lion obtient 100 millions $ en prêts de Québec et d’Ottawa
Elle créera une usine d’assemblage de blocs-batteries de 185 M$ à Saint-Jérôme
Coup d'oeil sur cet article
Alors que Lion s’apprête à entrer en Bourse avec des capitaux d’un demi-milliard $ US, Québec et Ottawa ont cru bon de prêter chacun 50 M$ à l’entreprise, détenue en partie par Énergie Power Corporation.
« L’usine d’assemblage de blocs-batteries créera à Saint-Jérôme 135 nouveaux emplois et permettra de consolider les 465 emplois qui sont déjà chez Lion », s’est félicité en conférence de presse le premier ministre du Québec, François Legault, lundi, au Palais des congrès.
- Écoutez l'entrevue du ministre Pierre Fitzgibbon avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
Pour l’occasion, il était flanqué de son homologue fédéral, Justin Trudeau.
« François, c’est un grand plaisir de pouvoir te voir en personne », a lancé M. Trudeau en prenant la parole en premier.
Québec et Ottawa ont annoncé 100 M$ en prêts à la compagnie Lion Électrique, détenue par Énergie Power Corporation, son PDG, Marc Bédard, et le fonds d’investissement XPND Croissance, dirigé par Alexandre Taillefer.
Sur ces 100 M$ alloués à Lion, un total de 30 % seront sous forme de prêt pardonnable.
« Pour le Québec, 15 millions de dollars, ou 30 % du prêt sera pardonnable », a expliqué Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation (MEI), en ajoutant que le taux d’intérêt est le taux d’obligation du Québec.
Création et maintien d’emplois, configuration de l’usine pour le marché canadien, maintien du siège social, centre d’excellence... font partie des engagements qui permettront de justifier les 15 M$ de « pardon » du gouvernement québécois, a précisé M. Fitzgibbon.
« Jouer au père Noël »
Grâce à sa nouvelle usine de batteries de 185 M$, Lion pourra accélérer sa production, poursuivre sa recherche et enfin produire ses propres modules batteries, a expliqué Marc Bédard.
Un module toutes les 11 secondes, un pack batterie aux cinq minutes... Lion veut automatiser au maximum son usine pour pouvoir électrifier plus de 14 000 véhicules lourds et semi-lourds par année.
« Nous prévoyons réduire le coût des batteries de manière très importante dans les quatre ou cinq prochaines années et avoir un contrôle total sur la forme des ensembles batteries », a dit M. Bédard, qui attendait ce moment depuis longtemps.
« C’est un excellent projet. La spécificité du Québec, c’est les autobus et les camions », a laissé tomber au Journal, sourire aux lèvres, Karim Zaghib, expert mondial des batteries au lithium-ion autrefois chez Hydro-Québec, aujourd’hui conseiller stratégique d’Investissement Québec.
Lundi, Québec Solidaire (QS) n’a pas été tendre à l’endroit des gouvernements.
« Dommage que Québec et Ottawa n’aillent pas au bout de leur logique et jouent au père Noël avec des subventions à la pièce au lieu de prendre une réelle participation dans ces filières stratégiques », a déploré Vincent Marissal, porte-parole de QS en matière d’économie.
– Avec la collaboration de Sylvain Larocque
► Lundi, Greenpeace a salué l’annonce, mais a accusé Trudeau et Legault d’être « encore loin d’être en voie de respecter la science du climat, qui exige une réduction des émissions mondiales de CO2 de l’ordre de 50 % d’ici 2030 ».