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Les États-Unis envisagent de «prêter» 1,5 million de doses d’AstraZeneca au Canada

Les États-Unis envisagent de «prêter» 1,5 million de doses d’AstraZeneca au Canada
AFP

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Les États-Unis pourraient «prêter» 1,5 million de doses du vaccin d’AstraZeneca dans un «accord d’échange» avec le Canada, alors que des dizaines de millions de doses dorment dans des entrepôts au sud de la frontière depuis des mois.

«Après de nombreuses discussions avec l'administration Biden, le Canada est en train de finaliser un accord d'échange pour recevoir 1,5 million de doses du vaccin AstraZeneca des États-Unis», a déclaré dans un gazouillis la ministre de l’Approvisionnement, Anita Anand, sans toutefois préciser à quoi s’engageait en retour le Canada.

Un tel arrivage permettrait d’accélérer sa campagne de vaccination au pays, alors que plus de 3,5 millions de citoyens ont reçu au moins une dose en date de jeudi. 

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Si ces doses supplémentaires arrivent avant la fin du mois, le pays aura reçu 9,5 millions de vaccins avant la fin mars, alors que les prévisions se situaient à 6 millions pour la même période.

Aux États-Unis, où au moins 22 % de la population a déjà reçu une dose de vaccin contre la COVID-19, le vaccin d’AstraZeneca attend toujours le feu vert de l'Agence américaine de contrôle des maladies (CDC), qui n’a autorisé à ce jour que trois vaccins, tous américains : Pfizer, Moderna et Johnson & Johnson.

Renouer des liens avec les alliés

Julien Toureille, spécialiste de la politique étrangère américaine, estime que ce geste «démontre surtout qu’on rétablit des ponts avec des alliés qu’on a pas mal rudoyés sous Trump, et qu’on est très confiants que la vaccination va bien aux États-Unis».

Cette avance sur l’agenda de vaccination «donne une marge de manœuvre pour entretenir une meilleure relation avec ses voisins immédiats», selon l’expert, ce qui permet du même coup aux Américains de retrouver «l’image d’eux-mêmes qu’ils aiment projeter dans le monde», soit la «puissance bienveillante».

«Ça indique aussi qu’ils sont un peu moins repliés sur eux-mêmes et jaloux de leurs affaires comme pouvait le laisser penser Trump», a-t-il ajouté.

L’objectif serait de «contrecarrer les plans de la Chine et de la Russie», deux puissances «qui se sont montrées beaucoup plus coopératives» avec le reste du monde depuis le début de la pandémie, a expliqué M. Toureille.

À ce sujet, la Maison-Blanche pourrait aussi «prêter» 2,5 millions de doses d’AstraZeneca au Mexique, qui connait un des pires bilans de la pandémie dans le monde.

«Notre priorité reste de vacciner la population américaine, mais la réalité est que ce virus ne connait pas de frontières et le fait que nos voisins puissent s’assurer de contenir le virus est primordial pour protéger la santé et la sécurité économique des Américains et pour stopper la progression du virus dans le monde», a expliqué la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki.

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