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Trop d’attente pour les auteurs de violence conjugale qui veulent de l’aide

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Photo Agence QMI, Joël Lemay Le directeur de Pro-Gam, Robert Cazelais, déplore le manque de ressources pour les hommes aux comportements violents.

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Les hommes aux comportements violents qui demandent de l’aide avant de commettre un geste malheureux se heurtent à des délais d’attente qui ont doublé dans plusieurs organismes de la province.

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La situation est telle que des intervenants craignent désormais « d’échapper » des individus à risque.

« On déteste qu’on ne soit pas capables de fournir aux demandes. Des hommes lèvent leur main pour recevoir de l’aide et on doit leur dire d’attendre leur tour », fulmine Robert Cazelais, directeur général de Pro-Gam, œuvrant auprès des Montréalais qui ont eu recours à la violence dans leurs relations conjugales ou familiales.

Deux fois plus long

Il estime recevoir 15 à 20 % de plus de demandes d’aide qu’avant la pandémie. Si la liste d’attente est normalement d’un mois, il s’inquiète depuis janvier qu’elle « dépasse les deux mois ». 

Cela concerne la plupart des ressources qui interviennent auprès des hommes dans ce contexte, selon Sabrina Nadeau, directrice générale d’À cœur d’homme, regroupant 31 organismes partout au Québec.

« Avant, il y avait une attente de moins d’un mois pour intégrer un groupe de thérapie. Maintenant, on parle de plus de deux mois », note également François Lepage, directeur par intérim chez OPTION, qui fait partie du réseau.   

  • Écoutez l'entrevue de la présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, Chantal Arsenault avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:   

Ces ressources craignent unanimement que des hommes qui ont fait un premier pas dans le but de cesser leur comportement perdent leur motivation en raison des longs délais.

« Une liste d’attente fait en sorte qu’on en perd, malheureusement. Quand quelqu’un prend la peine de communiquer avec nous, c’est parce qu’il est prêt. Le danger, c’est qu’il soit moins motivé plus tard », résume M. Cazelais. 

Recrudescence en pandémie

La situation est d’autant plus préoccupante puisque six Québécoises ont perdu la vie dans un contexte de violence conjugale en autant de semaines. Et trois femmes ont été victimes d’une tentative de meurtre en une semaine seulement.

Le gouvernement du Québec s’est mis de la partie pour contrer ce fléau avec une campagne publicitaire martelant que la violence faite aux femmes, « ça s’arrête là ». 

  • Écoutez la chronique de Sophie Durocher sur QUB radio:  

« C’est une bonne chose qu’on en parle et qu’on fasse de la publicité. Plusieurs se rendent compte qu’ils sont à risque et décident de s’en occuper. Mais il faudrait être capable de répondre à la demande », insiste M. Cazelais, exigeant plus de ressources.

Les organismes incitent les auteurs de violence à aller chercher de l’aide, puisque cela « fait partie de la solution » pour diminuer le nombre de drames.

« Il faut les outiller à avoir des comportements adéquats, sinon il manque un élément à la chaîne pour venir à bout de cette réalité », explique Andrée-Anne Genest, directrice du Centre de ressources pour hommes Drummond.

Si vous avez besoin d’aide     

SOS violence conjugale

www.sosviolenceconjugale.ca

1 800 363-9010 (24 h/7 j)

Ligne québécoise de prévention du suicide

www.aqps.info

1 866 APPELLE (277-3553)

Tel-Jeunes

www.teljeunes.com

1 800 263-2266

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