Le Panier Bleu roule vers la privatisation
La direction a présenté à des entreprises son projet de «place de marché transactionnelle»
Coup d'oeil sur cet article
Le site transactionnel du Panier Bleu ainsi que son écosystème devraient être gérés à terme par « une entreprise privée à but lucratif ». C’est ce que la direction aurait récemment dévoilé lors d’une présentation à des fournisseurs.
• À lire aussi: Québec disposé à réinvestir dans Le Panier Bleu
• À lire aussi: Plusieurs millions de dollars nécessaires pour le portail en ligne
Au début du mois de mars, Le Panier Bleu a présenté à une vingtaine d’entreprises en technologie son plan pour le déploiement de sa « place de marché transactionnelle », dont le nom de code est « AGORA ».
Selon nos informations, cette présentation pilotée par le directeur de la technologie du Panier Bleu, Farid Mheir, s’est déroulée en anglais avec une traduction pour les questions en français. Plusieurs compagnies d’ici, du Canada et des États-Unis auraient participé à cet événement qui visait à dénicher des fournisseurs capables de développer le site transactionnel.
Joint par Le Journal, M. Mheir n’a pas nié ou confirmé nos informations, nous invitant à communiquer avec la direction du Panier Bleu.
Deux entités
En fin de journée hier, le directeur général du Panier Bleu, Alain Dumas, a confirmé que cette présentation a bien eu lieu. Il a aussi concédé que le site transactionnel et Le Panier Bleu devraient devenir deux entités distinctes.
Actuellement, Le Panier Bleu est dirigé par un organisme à but non lucratif (OBNL). Depuis son lancement en avril 2020 avec l’objectif de mettre de l’avant les entreprises d’ici, Québec a injecté plus de 4,1 M$ dans cette plateforme.
« Le Panier Bleu avec la Banque Nationale et Desjardins regardent la possibilité de conceptuellement créer une entreprise qui va gérer un écosystème numérique », a-t-il dit. « Le Panier Bleu demeure Le Panier Bleu avec la mission qu’il a et il demeure un OBNL », a-t-il poursuivi.
Ce dernier précise que l’entreprise qui sera responsable du site transactionnel et de son écosystème devra au moins « s’autofinancer ». Il croit que Le Panier Bleu devrait tout de même continuer d’exister et de faire la promotion de l’achat local.
Durant sa présentation, selon une source, Farid Mheir aurait aussi laissé entendre que la direction ne fermait pas la porte à l’idée d’élargir l’offre de produits disponibles sur le site transactionnel à l’extérieur du Québec. Une entreprise de l’Ontario pourrait ainsi y vendre des produits.
Alain Dumas assure que cette possibilité ne figure pas dans les plans à court ou à long terme. « Le système qu’on veut créer se nourrirait des commerces qui sont dans Le Panier Bleu. »
Récemment, M. Dumas a révélé que la création du site transactionnel nécessitera un investissement d’au moins 20 M$ . Un montant qui pourrait toutefois être appelé à changer.
Québec prêt à remettre de l’argent
Pour obtenir cette somme, il prévoit cogner aux portes d’entreprises et d’investisseurs privés, mais également à celles du gouvernement.
Mardi, talonné par le député libéral Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de PME et d’Innovation, le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a affirmé être prêt à sortir de nouveau son chéquier pour investir des millions de dollars afin de « mettre de la charge dans la batterie ».
M. Fitzgibbon a aussi concédé qu’il serait « inapproprié » que le gouvernement soit le seul pourvoyeur de fonds dans cette aventure.
Rappelons que le Mouvement Desjardins et la Banque Nationale ont déjà injecté 600 000 $ pour appuyer les démarches de la création du site transactionnel. Le Panier Bleu a aussi déboursé 300 000 $.
Parmi les administrateurs du Panier Bleu, on retrouve notamment au Registraire des entreprises l’homme d’affaires Alexandre Taillefeur, associé principal chez XPND Capital.
Selon nos informations, la direction de la plateforme vise le mois d’octobre 2021 pour le lancement du site transactionnel et d’autres phases sont dans les plans pour les années suivantes.
Le Panier Bleu souhaite également mettre sur pied un système de couleurs pour mieux distinguer les produits québécois sur son site.
–Avec la collaboration de Francis Halin
À VOIR AUSSI | 10 métiers pour revenir en force après la pandémie
-
Créer les conditions favorables à l’innovation
-
Québec disposé à réinvestir dans Le Panier Bleu
www.journaldequebec.com -
Des millions de dollars pour le portail en ligne
-
Le Panier Bleu répond à ses détracteurs
-
L’achat local ne rivalise toujours pas
-
Des produits chinois dans Le Panier Bleu
www.journaldequebec.com