7 astuces pour combattre l'hyperphagie boulimique
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Environ 3,5 % des femmes et 2 % des hommes souffrent d’hyperphagie boulimique. Ce trouble de conduite alimentaire est maintenant reconnu, au même titre que l’anorexie et la boulimie, dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5). Les gens qui en souffrent vivent une détresse marquée. Le confinement et l’isolement social ont été particulièrement éprouvants pour les personnes touchées par ce trouble alimentaire. Critères diagnostiques et pistes de solution !
1. Faites preuve d’auto-compassion
Les personnes qui souffrent d’hyperphagie boulimique sont souvent des personnes très généreuses, portées sur le don de soi, au détriment de leur propre équilibre. Entreprendre une démarche vers la guérison implique de se mettre en priorité !
2. Analyser les crises de compulsion
Vous avez eu une crise hier soir ? Vous avez avalé en toute vitesse, à l’abri du regard des autres, un sac entier de croustilles et deux rangées de biscuits chocolatés ? Cessez de culpabiliser, mais prenez plutôt le temps de bien décortiquer cette crise. Dans quel état vous sentiez-vous avant d’ingérer autant d’aliments ? Pouvez-vous nommer l’émotion qui vous affectait ? Tenez un journal de bord des débordements alimentaires, au fil des semaines, vous prendrez conscience que certaines situations, certaines émotions déclenchent des pertes de contrôle. C’est la première étape pour travailler sur ces situations en particulier.
3. Cessez la restriction calorique
Les restrictions caloriques, surtout si elles sont sous 1200 calories, amènent facilement un cercle vicieux : restriction/compulsion. En privant son organisme de carburant, les hormones stimulant la faim s’éveillent et la lutte pour ne pas manger devient si intense que vous finissez par craquer.
Même si vous avez un objectif de perte de poids, il faut stabiliser votre relation avec les aliments avant d’entreprendre une démarche de perte de poids. Dîtes-vous surtout qu’en diminuant les compulsions, votre corps retrouvera naturellement son poids d’équilibre.
4. Cessez la restriction cognitive
La restriction cognitive c’est s’imposer des règles strictes, par exemple se dire que certains aliments sont si mauvais qu’il faut les bannir de son alimentation à vie. Si vous ne vous permettez jamais de chocolat, par exemple, gageons qu’au bout de quelques semaines vous finirez par craquer pour cet aliment que vous adorez et en mangerez alors bien plus qu’une quantité modérée.
5. Restructurez vos pensées
La thérapie cognitivo-comportementale qui est l’approche la plus documentée pour traiter ce trouble alimentaire mise sur des outils concrets au quotidien. La restructuration des pensées en fait partie. Tenez un journal qui tient compte de vos pensées et faites l’exercice de trouver des pensées alternatives.
6. Réfléchissez à votre relation avec la balance
La pesée est souvent anxiogène pour les personnes qui souffrent de troubles alimentaires. Votre humeur est-elle affectée suite à une pesée décevante ? Si c’est le cas, mieux vaut se détacher de cet outil de mesure. Si vous êtes suivi par un professionnel de la santé (nutritionniste, kinésiologue ou psychologue), ne vous pesez qu’en sa compagnie. Si ce n’est pas le cas, mettre la balance de côté est souvent très aidant, même si vous souhaitez perdre du poids.
7. Retrouver ses signaux de faim et de satiété
Il s’agit de tout un exercice pour les personnes qui ont fait plusieurs régimes dans leur vie et il demande souvent beaucoup de temps et l’accompagnement d’un professionnel, mais c’est la meilleure façon d’être connecté avec ses besoins réels. Avant chaque repas, évaluez votre niveau de faim (sur une échelle de 0 à 10) et faites le même exercice avec la satiété après avoir mangé.
Critères diagnostiques de l’hyperphagie selon le DSM-5
A. Épisodes récurrents de crises de boulimie
- Absorption, en une période de temps limitée, d’une grande quantité de nourriture
- Sentiment de perte de contrôle
B. Les épisodes sont caractérisés par au moins trois des caractéristiques suivantes :
- Manger beaucoup plus rapidement que la normale
- Manger jusqu’à se sentir inconfortablement plein
- Manger de grandes quantités de nourriture sans ressentir la faim
- Manger seul parce qu’on se sent gêné de la quantité
- Se sentir dégoûté de soi-même, déprimé ou coupable
C. Présence de souffrance marquée
D. Le comportement survient au moins une fois par semaine depuis 3 mois
E. Il n’y a pas de comportements compensatoires (comme le vomissement, l’utilisation de laxatif ou la pratique d’activité physique intense)
Si vous vous reconnaissez au niveau des critères diagnostiques, il est temps de penser à vous et de mettre en place des outils pour améliorer votre relation avec les aliments.
Quelques ressources
Après la publication de deux ouvrages : Lundi, je me mets au régime et Lundi, je ne me mets plus au régime-cahier d’exercices, la nutritionniste Geneviève Arbour et la travailleuse sociale Judith Petitpas ont lancé le mois dernier leur nouvel outil d’auto-soin. La Méthode Lundi, d’une durée de trois mois, comprend plusieurs outils d’accompagnement, dont la roue des émotions. www.judithgenevieve.com
- ANEB Québec
En offrant plusieurs services très prisés, dont une ligne d’écoute, des groupes de partage et un service de texto gratuit, Aneb est une ressource incontournable. www.anebquebec.com
Plusieurs psychologues sont spécialisés en troubles alimentaires, quelques références :
Pour d’autres conseils : visitez isabellehuot.com