OBNL en pandémie: s’adapter pour donner
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Comme bien d’autres organismes récoltant les dons du public pour les redistribuer dans la communauté, le Centre du partage, à Salaberry-de-Valleyfield, a dû adapter ses pratiques pour faire face aux problèmes causés par la pandémie.
«Pendant les fermetures, il y a eu entre 90 et 100 voitures qui passaient pour déposer des choses à chaque jour, et on a dû refuser des dons. On approchait le 125 000 $ de dons refusés et perdus cette année», souligne la directrice du centre, Johanne Viger.
«Quand les dons sont laissés dehors, ils sont atteints par la neige ou l’humidité et on doit les jeter, précise Francine Leith Miron, présidente du conseil d’administration. On a fait beaucoup d’annonces pour demander aux gens de venir pendant les heures d’ouverture, mais on a quand même engagé quelqu’un pour nous aider à rentrer du stock.»
Résultat? Le Centre du partage est aujourd’hui plein à craquer, depuis son magasin principal jusqu’à ses cabanons, chutes à linge et nombreux espaces d’entreposage.
«On a même loué deux camions de 53 pieds pour pouvoir mettre le matériel en quarantaine, ajoute Mme Viger. Il y en a tellement!»
Le temps, c’est de l’argent
Afin de gérer tous ces dons (vêtements, meubles, ustensiles, jouets et autres accessoires de maison), que le Centre du Partage redonne ou revend à prix minime, Johanne Viger et Francine Leith Miron peuvent heureusement compter sur l’aide d’une quarantaine de bénévoles.
«On n’y arriverait pas sans eux, précise Mme Viger, parce qu’on ne pourrait pas redonner autant si on devait payer tout le monde.»
En fait, la générosité du public et des bénévoles ne permet pas seulement à l’OBNL de s’autofinancer à 100 % afin de venir en aide à une quinzaine d’organismes, une vingtaine d’écoles et d’innombrables individus à chaque année. Elle contribue également à l’emploi d’anciens détenus, à la distribution de centaines de paniers de Noël et au développement de bien des partenariats philanthropiques.
En 2020, le Centre du partage célébrait son cinquantième anniversaire. Depuis le lancement de l’organisme par sœur Jeanne Laperle, avec l’aide de Florina Gervais, celui-ci est venu en aide à des milliers de familles de Salaberry-de-Valleyfield dans le besoin.
L’an dernier, lorsque la pandémie s’est présentée, malgré les défis qui se posaient, pour Johanne Viger et Francine Leith Miron, il était donc hors de question de baisser les bras.
«On n’a pas pu aider autant qu’on l’aurait voulu, mais je venais travailler quand c’était fermé parce que les dons continuaient de rentrer, spécifie Mme Viger. On a quand même pu donner 13 000 $ en matériel et 123 000 $ en argent, et ce n’est pas beaucoup parce que certaines années, on frise le 200 000 $ juste en argent.»