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Allons-y mollo avec Caufield

Mondial junior 2021
Au camp de perfectionnement du Canadien en 2019, les regards étaient braqués sur Cole Caufield. Photo d'archives


Le Canadien fait bien d’assigner Cole Caufield au Rocket de Laval pour ses débuts professionnels. Cette décision est la bonne à plus d’un égard. Ça va d’abord permettre au jeune homme de s’acclimater au rythme exigeant des grandes ligues. Ça va contribuer aussi à relativiser les attentes à son endroit.

Car à lire ce qui s’écrit et ce qui se dit ici et là dans les médias et les réseaux sociaux depuis quelques mois, le petit attaquant est plus grand que nature.

Excusez le jeu de mots.

Marc Bergevin est le premier à dire que la marche est haute entre la NCAA et la Ligue nationale. Il ne faut pas y voir un désaveu de sa part, mais une évidence.

Le calibre du hockey universitaire américain est très bien. La qualité des entraîneurs est excellente. 

La cadence des matchs n’est toutefois pas la même. Études obligent, les équipes disputent au plus une quarantaine de rencontres.

La dynamique n’est pas la même.

Rien ne presse

Caufield pourra se familiariser avec son nouvel environnement avec le Rocket. Ses performances dicteront la suite des événements, mais rien ne presse.

Brendan Gallagher et Josh Anderson sont des valeurs sûres sur le flanc droit dans le gros club. Corey Perry tire bien son épingle du jeu pour un joueur qui montre beaucoup de kilomètres au compteur.

Reste Joel Armia, mais ce ne serait pas faire une faveur à Caufield que de l’utiliser dans un quatrième trio.

Ce serait la même chose si on voulait l’utiliser à l’aile gauche. Tyler Toffoli, Jonathan Drouin et Tomas Tatar, jusqu’à preuve du contraire, sont indélogeables.

Les autres ailiers sont Paul Byron et Artturi Lekhonen, qui peuvent évoluer autant sur la gauche que sur la droite.

Bon, rien ne dit que Bergevin ne pourrait pas procéder à des mouvements de personnel d’ici la date limite des transactions, qui est fixée au 12 avril.

Phillip Danault, Tatar et Armia seront admissibles à l’autonomie complète à la fin de la saison. Bergevin ne pourra pas tous les garder avec un plafond salarial qui est destiné à rester le même, soit 81,5 M$, pour quelques années encore.

Quatre espoirs qui en arrachent

Caufield doit jouer et acquérir de l’expérience chez les pros. On ne peut pas lui faire porter sur les épaules les espoirs d’une participation aux séries et d’un long cheminement dans le tournoi printanier.

Quatre attaquants ayant été repêchés avant lui en 2019 jouent dans la Ligue nationale, mais ils ne cassent rien.

Le premier choix Jack Hughes, qui est passé directement du programme national de développement américain à la LNH, montre une fiche de 14 buts et 23 mentions d’aide en 93 matchs avec les Devils du New Jersey.

Le deuxième choix Kaapo Kakko, qui provenait de la Ligue élite finlandaise, a inscrit 14 buts et récolté 15 mentions d’aide en 92 rencontres avec les Rangers.

Dylan Cozens, qui fut repêché septième, a fait le saut de la Ligue de l’Ouest aux pauvres Sabres de Buffalo. Son dossier est de quatre buts et deux mentions d’aide en 24 matchs.

Enfin, Trevor Zegras (9e choix), qui a joué un an avec l’Université de Boston, totalise cinq points en 15 matchs avec les Ducks d’Anaheim.

Pacioretty a patienté

Pour être rappelé cette saison, Caufield ne devra être rien de moins que dominant avec le Rocket. S’il le fait, la donne changera. Mais soyons patients et donnons-lui le temps qu’il faudra.

À sa deuxième saison dans l’organisation du Canadien, Max Pacioretty avait dit préférer poursuivre son apprentissage avec les Bulldogs de Hamilton plutôt que d’user son fond de culotte sur le banc avec le Tricolore.

Avec le recul, on peut penser qu’une autre année junior à Sarnia n’aurait peut-être pas fait de mal à Alex Galchenyuk.

Il vaudrait mieux voir Caufield à Montréal durant 10 ans que de le voir casser en cours de route.

Un vrai pro, ce Staal  

Eric Staal a créé une belle impression lors de sa première rencontre médiatique à titre de membre du Canadien. On voit qu’il possède une longue expérience du métier. Ses réponses ne se limitent pas à des banalités.

Évidemment, on a hâte de voir s’il lui reste du jus dans le corps.

C’est difficile à dire considérant l’équipe avec laquelle il évoluait avant de passer au Tricolore.

Les Sabres de Buffalo sont tout simplement minables.

Staal n’a totalisé qu’une dizaine de points en 32 matchs avec eux.

Hall doit regretter

Taylor Hall, qui a signé un contrat d’un an seulement avec les Sabres dans l’espoir de faire sauter la banque l’été prochain, doit se demander s’il a pris la bonne décision. 

Il présente une fiche de deux buts et 15 mentions d’aide en 33 rencontres.

Jeff Skinner n’a marqué que trois buts en 30 matchs. 

Kyle Okposo n’en compte que deux en 25 rencontres.

À la défense des Sabres, ils ont été durement éprouvés par les effets de la COVID-19. En février, pas moins de neuf joueurs se sont retrouvés sur la liste des joueurs infectés.

Pour compléter le tableau, le capitaine Jack Eichel est inactif depuis trois semaines en raison d’une blessure au haut du corps.

C’est l’enfer !

Une belle chance

Staal n’a pas voulu s’étendre hier sur les insuccès de son ancienne équipe, qui n’a pas gagné à ses 17 derniers matchs (0-15-2).

On le comprend !

La chance de bénéficier d’un nouveau départ avec le Canadien lui donnera peut-être un regain de vie.

Son passage à Montréal pourrait remettre du soleil dans sa vie s’il aide le Tricolore à connaître du succès.

Sa conjointe et ses trois garçons sont demeurés au Minnesota après que le Wild l’ait échangé aux Sabres, en septembre dernier. 

Il ne les a pas serrés dans ses bras depuis Noël, mais il leur parle au moins quotidiennement via FaceTime.

Pas toujours facile la vie des gens riches et célèbres.







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