Baisse des doses de Moderna attendues: «Là, c’est un peu n’importe quoi!»
La baisse radicale des arrivages du vaccin de Moderna au Canada, qui passeront de 1,2 million de doses prévues à 650 000 pour la fin du mois d’avril, ne passe pas pour la spécialiste en santé de LCN, Diane Lamarre, qui considère que les malades chroniques vont écoper.
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«Là c’est un peu du n’importe quoi», laisse tomber la professeure à l’Université de Montréal, en entretien avec Mario Dumont.
«Le 26 mars, le major général Fortin nous avait dit, après un retard de Moderna, qu’il n’y en aurait plus, de retard. Quand on nous promet des doses pour mai, juin, juillet, je ne sais pas sur quoi ils se basent», déplore-t-elle.
L’une des explications fournies par la ministre de l’Approvisionnement, Anita Anand, pour expliquer ce retard et la baisse des livraisons, serait liée au contrôle de la qualité.
«Ça ne tient pas la route! Ça ne se peut pas, que deux, trois fois en quelques mois, une compagnie prétende que c’est le contrôle de qualité qui retarde les doses. Moderna livre ailleurs. On est obligé de se questionner», soulève-t-elle.
«Il y a eu 1,5 milliard de dollars donnés par les Américains au début et ils sont allés se chercher une garantie de 300 millions de doses. L’Union européenne est allée se chercher une garantie de 160 millions de doses, pour un total de 460 millions de doses. La capacité de Moderna se situe entre 600 millions et 1 milliard de doses. Ça ne donne pas beaucoup de jeu, et quatre autres pays ont fait des ententes avec eux: le Japon, le Canada, le Qatar et la Corée du Sud», détaille la pharmacienne.
Elle se demande si les Américains ont demandé plus de doses du vaccin de Moderna, en raison de la suspension du vaccin de Johnson & Johnson aux États-Unis.
«Je ne peux pas m’empêcher de me poser des questions, admet l’experte. C’est un enjeu.»
Par ailleurs, ces doses manquantes, principalement administrées dans les pharmacies, auront un impact direct sur une population plus vulnérable: les malades chroniques.
«Là, les pharmacies se retrouvent sans doses. Des doses sont arrivées mardi et les doses sont presque toutes attribuées. Il faut que le gouvernement ouvre les centres de vaccination et permette aux malades chroniques d’avoir accès aux doses de Pfizer [même s’ils sont plus jeunes]», croit-elle.