Avion dérouté par le Bélarus: Dublin dénonce un acte de «piraterie» étatique
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Dublin | Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a dénoncé lundi comme un acte de «piraterie» étatique le détournement par les autorités bélarusses d'un avion de la compagnie irlandaise Ryanair, forcé d'atterrir à Minsk, et l'arrestation d'un opposant présent à bord.
«C'était effectivement de la piraterie aérienne, sanctionnée par l'État», a déclaré M. Coveney sur la radio-télévision publique irlandaise RTE.
«Nous ne pouvons permettre à cet incident de se produire avec des avertissements ou de forts communiqués de presse» comme réponse, a-t-il ajouté, appelant à des «sanctions».
Roman Protassevitch, 26 ans, ancien rédacteur en chef de l'influent média d'opposition bélarusse Nexta, a été interpellé dimanche après-midi à la suite de l'atterrissage d'urgence à l'aéroport de Minsk d'un appareil de la compagnie Ryanair, à la suite d'une fausse alerte à la bombe.
En début de soirée, l'appareil qui reliait la Grèce à la Lituanie, un pays balte membre de l'Union européenne, a pu reprendre son vol, sans M. Protassevitch.
Réunis en sommet à Bruxelles, les chefs d'État et de gouvernement de l'UE doivent examiner lundi soir de nouvelles sanctions contre le régime autoritaire de Minsk en réaction à ce détournement. Une centaine de responsables bélarusses, dont le président Alexandre Loukachenko, sont déjà sous sanctions européennes en raison des atteintes aux droits humains dans cette ex-république soviétique.
La Lituanie et la Lettonie ont appelé les vols internationaux à ne plus passer par l'espace aérien bélarusse.
De son côté, le Royaume-Uni, qui n'est plus membre de l'UE, «se coordonne avec ses alliés», a indiqué sur la BBC la secrétaire d'État chargée des Entreprises, Anne-Marie Trevelyan. Le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, avait averti dimanche de «graves conséquences» à la suite du détournement de l'avion de ligne.
L'Otan a réclamé l'ouverture d'une «enquête internationale», et l'Organisation de l'aviation civile internationale, organisme rattaché à l'ONU, a avancé que l'atterrissage forcé «pourrait être une violation de la Convention de Chicago», qui protège la souveraineté de l'espace aérien des nations.