Velec: cap sur un marché de 35 milliards $
Le fabricant québécois de bicyclettes électriques Velec a de grandes ambitions
Un pionnier du vélo électrique québécois s’apprête à bâtir son siège social de six millions de dollars, sans aide de l’État, à Saint-Bruno-de-Montarville pour attaquer ce marché de 35 milliards de dollars.
« On est la compagnie la plus québécoise du vélo électrique. On n’arrête pas de trouver des partenaires québécois. Quand il y a un problème, tout se passe d’ici, pas de Toronto. Pour moi, c’est important », explique Michel Leblanc, président et fondateur de Velec, en montrant derrière lui son siège social en construction à Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie.
Fondée il y a 16 ans, Velec appartient à cet entrepreneur québécois, qui a roulé auparavant sa bosse dans le monde informatique et des télécommunications.
« J’étais tanné. Je me reportais toujours à mes patrons aux États-Unis ou en Ontario, alors je me suis dit : je vais faire les choses pour moi. Si je me pète la gueule, ça sera ma faute. Si je réussis, ça sera aussi ma faute », nous apprend-il.
Contrairement à Louis Garneau ou à Devinci, Velec mise 100 % sur l’électrique.
« Au départ, j’ai fait venir deux conteneurs de vélos électriques d’Asie. J’ai dit aux gens : "Prenez-en un, dites-moi ce que vous aimez et ce que vous n’aimez pas". À partir de ces données-là, on a fait un vélo Velec », détaille-t-il.
À L’Île-des-Sœurs, sa PME compte une dizaine d’employés. En franchissant le fleuve Saint-Laurent, Velec prévoit en embaucher une dizaine d’autres.
« Plus de 60 % de nos ventes viennent du Québec, environ 25 % de l’Ouest canadien et près de 15 % de l’Ontario », poursuit Michel Leblanc.
Quelque 350 détaillants vendent ses vélos, qui coûtent entre 2000 $ et 3500 $.
Au Québec, les vélos électriques n’ont pas besoin d’être immatriculés, mais le casque de vélo est obligatoire et la vitesse maximale est 32 kilomètres-heure.
- Écoutez la chronique économique d’Yves Daoust, directeur de la section Argent du Journal de Montréal, sur QUB radio:
Un rêve québécois
Chez Velec, les vélos sont conçus au Québec, mais l’Asie reste importante dans la chaîne et l’homme d’affaires pédale pour renverser la vapeur.
« Je ne veux pas réinventer la roue avec le pneu, la jante et les composantes de Shimano, ça existe déjà, je vais les prendre, mais le cadre et la batterie, j’aimerais vraiment ça les trouver ici », explique avec passion Michel Leblanc.
Derrière lui, il pointe son futur siège social avec sa salle de démonstration, son atelier de réparation et son centre de recherche et développement.
Le 30 septembre, l’entrepôt sera prêt, dit-il. Deux mois plus tard, ce sera au tour de la devanture du siège social. Michel Leblanc a justement une idée en tête.
« On veut avoir des fournisseurs du Québec. On teste déjà certains produits. On a des usines d’aluminium ici. Il faut trouver une manière d’y arriver », insiste l’entrepreneur en parlant des cadres de vélos.
Dessinés au Québec, ses vélos ont des morceaux d’un peu partout. Par exemple, ses moteurs viennent du Japon ou d’Allemagne et ses batteries, de Corée du Sud.
« On fait l’assemblage de ces composantes-là avec la firme de Granby appelée Faction », poursuit celui qui rêve d’en faire plus en sol québécois.
Refroidi ces derniers mois par la surtaxe de 25 % sur les vélos électriques de l’ex-président Donald Trump, l’entrepreneur a maintenant l’œil vers le Canada.
« On avait un entrepôt aux États-Unis, mais on a délaissé un peu nos voisins du sud à cause des règles un peu tordues entre la Chine et les États-Unis », conclut-il.
Velec
- Fondation : 2005
- Siège social : Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie
- Fondateur et actionnaire de contrôle : Michel Leblanc
- Employés : 10 (bientôt 20)
- Vélos vendus : 50 000
- Marchés : États-Unis et Canada
Source : Velec