«Le grand solstice»: une célébration des peuples autochtones
Coup d'oeil sur cet article
Souvent négligée dans l’espace médiatique, la Journée nationale des peuples autochtones bénéficie cette année d’une belle vitrine télévisée avec le spectacle Le grand solstice, auquel participent Elisapie, Dominique Fils-Aimé, Louis-Jean Cormier et l’Orchestre Métropolitain, et que diffuseront ICI ARTV, ICI Télé et Télé-Québec les 20 et 21 juin.
«On parle beaucoup de la Saint-Jean-Baptiste et du 1er juillet, et c’est souvent la journée qui manque pour former trois entités bien vivantes au Québec et au Canada (...) C’est à notre tour de raconter notre histoire», explique Samian au début de l’émission d’une heure préenregistrée en plein air, sur le site du Théâtre de la Dame de Cœur, à Upton, en Montérégie.
Être vu
Elisapie Isaac est l’une des instigatrices de l’événement Le grand solstice, dont elle signe les textes et dans lequel elle prend la parole.
Aux yeux de l’auteure-compositrice-interprète, il ne fait nul doute qu’il est plus que temps que soit soulignée dignement la Journée nationale des peuples autochtones, proclamée par le gouvernement du Canada en 1996. La commémoration marque donc ses 25 ans «officiels» en 2021, mais existe depuis des générations dans le cœur des populations autochtones. Et elle doit maintenant être partagée avec le plus grand nombre, estime Elisapie.
L’artiste a souvent participé aux rassemblements de la Fête nationale et de la Fête du Canada, et continuera à le faire lorsqu’on l’invitera, mais la Journée nationale des peuples autochtones demeure son «petit bébé», image-t-elle, et elle n’hésite pas à maintenir que le simple fait d’être autochtone revêt une connotation politique.
«Il faut qu’on nous voie à la télé, c’est aussi simple que ça. Mais c’est comme si le message ne passait pas. L’année dernière, j’étais à la fête de la Saint-Jean à Trois-Rivières, et la majorité des artistes présents, que je connais, adore et admire, qui sont intelligents et conscientisés, ne savaient même pas que c’était notre fête le 21 juin. J’ai envie que tout le Québec réalise qu’il s’agit de tout un peuple millénaire, et qu’il y a 11 nations qui couvrent une grande partie du Québec. C’est quand même une richesse incroyable. À un moment donné, il faut nous voir; si on ne nous voit jamais, personne ne comprendra qui on est», dépeint Elisapie.
Ouverture et amitié
La chanteuse décrit «Le grand solstice» comme un spectacle très lumineux et qui, insiste-t-elle, représente bien les 11 nations autochtones du Québec. Au total, près de 25 artistes issus de ces nations sont au rendez-vous, en plus des Québécois comme Louis-Jean Cormier, Dominique Fils-Aimé et l’Orchestre Métropolitain.
«Pour moi, c’est important de bien marquer les différences. Les Inuits se font encore considérer comme les Premières nations, alors que ce sont des entités distinctes, même si ça reste des autochtones. Les langues et les territoires sont très variés et, imagine, il y en a 11...! Il y a une reconnaissance à faire, et tout ça, avec beaucoup d’amitié et d’ouverture de notre part.»
«L’idée, c’est que ça soit vu le plus possible, conclut Elisapie. Ce n’est pas juste un show de musique, on apprend aussi des choses. On veut que les jeunes des communautés autochtones puissent se dire qu’ils peuvent être vus à Radio-Canada et Télé-Québec, mais on souhaite aussi parler aux Québécois, piquer leur curiosité. Sinon, on va juste célébrer entre nous. Ça nous nourrit, les autochtones, de pouvoir partager notre culture. Le spectacle est à l’image de cette inclusion».
Le spectacle Le grand solstice sera d’abord présenté le dimanche 20 juin, à 18 h, à ICI ARTV, puis le lundi 21 juin, à 20 h, simultanément à ICI Télé et à Télé-Québec.