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Seringues souillées: un fléau à Chicoutimi

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L’arrondissement de Chicoutimi, à Saguenay, est aux prises avec un sérieux problème de seringues souillées dispersées un peu partout dans le secteur.

Ce secteur de la ville compte une trentaine de sites d’injection improvisés à ciel ouvert où traînent de nombreuses seringues souillées.

En un an, 431 seringues utilisées ont été ramassées par le Service de travail de rue de Chicoutimi, sans compter celles ramassées par les policiers municipaux.

«Les usagers qui se laissent traîner ne connaissent pas ou sont inconscients de leur comportement dangereux. On a des gens aussi qui ne sont pas dans un état de comprendre la dangerosité que ça peut avoir», a expliqué Janick Meunier, directrice générale du Service de travail de rue de Chicoutimi.

Le nettoyage effectué par les travailleurs de rue sur chacun de ces sites demande un effort de tous les instants. L'église Saint-Joachim dans le secteur Chicoutimi a été nettoyée vendredi dernier. Quelques jours plus tard, des seringues et du matériel de consommation se retrouvaient de nouveau sur les lieux.

Le nettoyage presque quotidien des travailleurs de rue a un impact sur le nombre de seringues trouvées, a confirmé le porte-parole du Service de police de Saguenay, Bruno Cormier.

«Il y a quelques années, on avait beaucoup plus d'appels. On ramassait beaucoup plus de seringues. Maintenant, les travailleurs de rue sont très efficaces sur le terrain», a commenté M. Cormier.

Dans la dernière année, les travailleurs de rue de Chicoutimi ont donné 95 000 seringues à 118 utilisateurs de drogues injectables. Ils ont aussi fourni des bacs gratuits aux consommateurs pour qu’ils puissent disposer de leur matériel souillé.

«C'est une minorité de personnes qui ont des comportements qui sont inadéquats. On récupère environ 75 à 80% du matériel donné. Ça ne veut pas dire que c'est de 20 à 25% qui se laissent traîner», a précisé Janick Meunier.

Les travailleurs de rue ciblent leurs interventions auprès des consommateurs et tentent toujours d’établir un lien avec ceux qui fréquentent les sites d’injections improvisés, a confié Mme Meunier à TVA Nouvelles. «On a déjà fait des actions envers certaines personnes en leur disant: "je vais te redonner du matériel quand tu vas me ramener la même quantité que je t'ai donnée pour éviter que les seringues traînent dans des milieux publics"», a indiqué la directrice générale du Service.

La création de ce lien pourrait amener les consommateurs au nouveau Centre de prévention des surdoses, situé dans les bureaux du Service de travail de rue de Chicoutimi. Dans la dernière semaine, cinq personnes l'ont fréquenté.

«Ça évite qu'ils le fassent à l'extérieur. Ça évite qu'ils le fassent dans d'autres contextes. On est là pour sécuriser au niveau des surdoses, mais aussi pour les amener à d'autres services d'arrêt ou de diminution de consommation», a dit Mme Meunier.

«On travaille à diminuer le risque le plus possible», a-t-elle ajouté.

Le fléau de seringues souillées est observé davantage dans le secteur de Chicoutimi. C'est beaucoup moins fréquent à Jonquière et à La Baie.

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