J’ai gravi les marches de l’Oratoire pour que le CH remporte la victoire
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À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Pour attirer la faveur du ciel sur la Sainte-Flanelle pendant les séries, je suis allé gravir à genoux les marches de l’oratoire Saint-Joseph, comme le font certains partisans, et elle est maintenant rendue en finale de la Coupe Stanley. Coïncidence ?
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« Traditionnellement, les pèlerins montent à genoux les marches en bois aménagées et entretenues pour cette forme de prière », m’explique Céline Barbeau, la directrice des communications du complexe religieux.
À chaque marche, le fidèle récite une prière. Il y a trois paliers d’une trentaine de marches en bois, donc une centaine de marches en tout. Assez de genoux ont frotté le bois pour y imprimer des ornières.
« Avec les grandes rénovations, deux des escaliers sont inaccessibles et celui qui reste n’a pas été repeint », dit Mme Barbeau.
Car oui, comme le reste de Montréal, l’oratoire est chamboulé par les travaux, et les cônes orange y rivalisent avec les crucifix.
Bientôt, soit dit en passant, tous les bâtiments seront accessibles directement à partir de la rue Queen-Mary, les stationnements deviendront des jardins et la coupole verte pourra accueillir des visiteurs.
« Trichez ! »
Mon conseil si vous comptez gravir les escaliers à genoux ? Trichez un peu !
J’ai déjà vu des partisans s’aider de leurs mains en grimpant, mais cette évolution à quatre pattes manque d’élégance.
Pour ma part, j’ai investi 3 $ dans des protège-genoux en mousse de chez Dollarama. Avec un gilet de Carey Price, n’était-ce pas naturel que je sois pourvu de « jambières » ? Cet accommodement raisonnable à mon confort m’a permis de garder la pose du pénitent sans la douleur du martyr.
Mon pèlerinage a-t-il porté des fruits ? Le Canadien a gagné le soir même et, le surlendemain, a fini de terrasser les Chevaliers dorés.
Lampions
« Après la défaite en prolongation dimanche dernier, j’ai décidé de venir à l’oratoire pour allumer un lampion et prier », me dit Pascal Mucci, un étudiant en histoire à McGill qui visitait la chapelle votive aux 10 000 lampions pour la première fois de sa vie.
« Je fais ma demande à Dieu surtout pour ma ville, pour les gens de mon âge qui n’ont jamais vu la coupe Stanley » m’explique celui qui n’était pas encore né en 1993, lors de la dernière conquête.
Si la Sainte-Flanelle brandit la coupe Stanley, parmi les hourras, il y aura aussi des alléluias.