La folie des séries au bout du monde
Le décalage horaire n’empêche pas les partisans du Canadien à l’étranger de suivre la finale
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La fièvre de la finale de la Coupe Stanley enivre les québécois à l’étranger qui suivent assidument les matchs des Canadiens, café à la main au réveil, à des milliers de kilomètres de chez eux.
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« C’est un peu surréel de suivre ça d’aussi loin ! Mais finalement la seule chose qui a changé, c’est que je bois mon café au lieu de boire une bière en regardant la game », raconte en riant Claudia Campbell, une Montréalaise installée à Brisbane, en Australie, depuis trois ans.
Pour elle, comme pour plusieurs Québécois contactés par Le Journal, il est impossible de rater les séries, même si certains ont 12 h de décalage horaire.
« Je me souviens de la victoire en 1993, j’avais 8 ans. Même si je suis en Australie, je ne veux pas manquer la victoire », explique celle qui a tout de même un pincement au cœur de ne pas vivre ce moment « historique » dans sa ville natale.
« Si j’avais pu, je serais rentré à Montréal juste pour fêter ça à la maison », assure Ken Horth, qui vit lui aussi en Australie.
De son côté, Mathieu Tremblay, un Saguenéen qui demeure à Siem Reap, au Cambodge, se lève à 7 h du matin pour regarder le bleu-blanc-rouge affronter le Lightning de Tampa Bay.
« Ça fait 20 ans que je vis à l’étranger et je n’ai jamais arrêté de les regarder. Même quand ils sont en saison régulière, je ne loupe pas une partie », affirme l’homme de 41 ans.
Se rapprocher du Québec
Et la folie des séries permet surtout à ces expatriés de partager ce rare exploit avec leurs proches malgré la distance.
Pour Marie-Claude Pilon, une Gatinoise qui réside à Geelong, en Australie, même au bureau, on se branche sur le Canadien et on partage ça en famille.
« Pendant les matchs, je parle avec ma mère et ma sœur, alors pendant deux heures, c’est comme si j’étais avec elles », explique celle qui n’est pas rentrée au Québec depuis deux ans à cause de la pandémie.
Frénésie des séries
En France, Manon Chénier Chartrand, c’est l’effervescence des séries qui l’a décidée à commencer à suivre les matchs, même si pour elle ça veut dire de se lever en pleine nuit à 2 h du matin.
« Je ne suis pas une fan de hockey, mais en ce moment c’est vraiment important ! Et puis avec la pandémie et toute l’année que l’on a vécue, c’est le fun de se retrouver autour du hockey », lance celle qui aurait aimé être au Québec entourée des siens pour l’occasion.
À Zoungbo-Tossota, un village éloigné du Bénin, Maxime Fortin, originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, suit tant bien que mal le pointage des matchs.
« Ici personne ne regarde le hockey, donc ça ne passe pas à la télé. Internet n’est pas vraiment bon, donc je ne peux pas regarder les vidéos. J’actualise les scores comme je peux et ma famille m’envoie de temps en temps des messages quand il y a un but », explique en riant celui qui est parti construire un hôpital dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Même en VR
Jean-Philippe Morin, 28 ans, et sa partenaire Anne-Sophie Dupont, 27 ans, qui traversent les Amériques en véhicule récréatif, ont réussi à se connecter au wi-fi d’un restaurant au Panama pour suivre le match de lundi.
« De notre vivant, on n’a jamais vu encore le CH gagner la Coupe, alors c’est sûr que même si on est en voyage, on veut voir ça. Sur la route, on n’a pas pu regarder tous les matchs, mais là dès qu’on peut, on suit ça ! » soutient celui qui se promène depuis le mois de décembre.