Le «retour» de Tom Petty
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Près de quatre ans après le trépas du rockeur culte, ses héritiers et son label plongent dans ses archives et remontent avec des pépites fort intéressantes, d’où Angel Dream, une trame-sonore-qui-n’en-est-plus-une.
Tom Petty & The Heartbreakers
★★★ 1/2
Angel Dream
Euh... quoi ?
Il y a 25 ans paraissait la très oubliable comédie romantique She’s The One. Outre le fait que le film mettait en vedette Cameron Diaz et Jennifer Aniston, on retiendra surtout que la production reposait sur une trame sonore signée Tom Petty, rare incursion du rockeur dans le domaine d’ailleurs. Pour souligner l’anniversaire, l’œuvre est revue et corrigée comme une suite spirituelle à Wildflower (1994), deuxième LP solo du monsieur, le noyau dur de She’s The One (1996) étant déjà formé de chansons de Petty écrites à la même époque.
Mais qu’en est-il de ce rêve ?
Souvent moins percutantes que les tubes de Wildflowers, les pièces d’Angel Dream demeurent toutefois pertinentes.
Du folk solennel de la pièce-titre au rock bluesy de Change The Locks, on y entend un Tom Petty en grande forme, galérant sur des tounes qui ne passeront malheureusement pas à l’histoire, mais qui complètent bien son œuvre (il faut dire qu’à une certaine époque, Wildflowers devait être un album double).
Sans être marquant, ce rabibochage demeure plaisant. Les fans invétérés du monsieur y retrouveront le musicien et chanteur au sommet de son art. Les autres mélomanes, eux, redécouvriront un artiste qui a autant inspiré des sensations des années 90 – allô The Wallflowers! – que des projets lancés de nos jours (le combo rock chrétien Needtobreath, notamment).
Artistes variés
★★★★ 1/2
QCLTUR
Près de deux mois après la parution d’une « face A », le label 7ième Ciel complète la compilation liée au média rap QCLTUR avec sept autres pièces en guise de « face B ». Projet fédérateur, QCLTUR – le LP – rassemble des artistes provenant de différentes générations, écoles de pensée et régions du Québec. En plus d’être fort agréable, QCLTUR est également un exploit en soi en étant aussi un tour d’horizon – et de force ! – plus que pertinent du fameux rap keb’ actuel (bien que – évidemment – certains gérants d’estrade y trouveront encore et toujours des absent[e]s remarquables).
The Wildwood Family
★★★★
4 par 5
Le projet folk local frappe fort avec ce maxi qui rassemble quatre pièces incontournables du terroir québécois qui sont reprises ici à la sauce bluegrass. Alors que l’adaptation de Pour une dernière fois de Gerry Boulet est toujours aussi larmoyante, celle de Bye bye mon cowboy donne le goût de taper du pied. Également à souligner : les harmonies fascinantes du quatuor de musiciennes et chanteuses du quintette.
Joni Mitchell
★★★
The Reprise Years
Quelques jours à peine après la parution d’un maxi de pièces rares pour souligner le 50e anniversaire de l’excellentissime Blue de Joni Mitchell, l’étiquette Rhino Entertainment déçoit en proposant ce coffret – offert également sur les plateformes numériques – rassemblant tout simplement les quatre premiers albums de la dame... et c’est tout (outre un nouveau mix de la chanson Song To A Seagull), une magnifique pochette et un texte introductif signé Brandi Carlile (exclusif à la version physique, vous l’aurez deviné). Correct, sans plus. Les fans de la muse de Laurel Canyon méritaient mieux.
COUP DE COEUR
Lofi Fruits Music, Orange Stick, & Chill Fruits Music
★★★
2AM Zone-Out Gaming
Parmi les bienfaits – ou serait-ce les méfaits ? – de la « pause » découlant de la pandémie, je note cette fascination pour la musique lo-fi. Vous savez ? Ces rythmiques souvent rap, électro, voire jazz produites pour une écoute passive alors qu’on étudie, qu’on se détend ou – dans ce cas-ci – qu’on glande devant des jeux vidéo trop tard la nuit. Énième compilation électro planante du genre, 2AM Zone-Out Gaming est anodine tout en étant inexplicablement envoûtante, PlayStation ou pas.