42 mois derrière les barreaux pour 100 $
L’homme a déchargé 64 kg de coke pour ce prix
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Un Lavallois qui espérait se mettre un 100 $ « facile et rapide » dans les poches en transportant 2,5 millions $ en cocaïne passera plutôt les 42 prochains mois en prison pour sa mauvaise décision.
« Vous avez fait le mauvais choix, et comme c’est un crime extrêmement grave, je vais accepter la suggestion qui m’a été soumise. C’est ce que ça mérite, de l’incarcération, et une longue peine d’incarcération », a commenté la juge Marie-Josée Di Lallo en rendant sa décision, lundi.
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L’air impassible, Patrick Simionescu, 29 ans, s’est fait passer les menottes dans la salle d’audience du palais de justice de Montréal, avant de se diriger vers le pénitencier, où il devra purger sa peine de trois ans et demi
La suggestion « mi-figue mi-raisin » a été proposée d’un commun accord entre les parties, Me Tom Pentefountas à la défense et Me Marie-Ève Trudel pour la Couronne.
« Malgré la gravité objective des infractions par rapport à la quantité et la substance, je vous dirais que la peine de 42 mois tient compte du rôle de monsieur, qui n’était pas prémédité non plus », a souligné cette dernière devant la juge.
Pas cher pas cher...
En avril 2019, Simionescu avait accepté d’aider un ami d’enfance à décharger 64 kilos de cocaïne, soit l’équivalent de 2,5 millions $, en échange d’une maigre rémunération de 100 $.
Sauf que les deux amis ignoraient que la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) avait été avisée de la cargaison suspecte et avait décidé de tendre un piège aux trafiquants en remplaçant le magot par de la cassonade.
« On ne sait pas nécessairement dans quoi on s’embarque quand on accepte cette somme », a ajouté Me Trudel.
L’homme de 29 ans n’avait aucun antécédent judiciaire avant cette histoire.
« On comprend que c’est l’appât du gain facile et rapide dans un contexte d’inactivité [professionnelle] qui vous a peut-être guidé », a avancé la juge Di Lallo, devant l’accusé attentif.
Son avocat, Me Pentefountas, rappelle qu’il s’agit là d’une « grave erreur de jugement » qui aurait pu arriver à n’importe qui.
« Un ami d’enfance l’invite à décharger. L’implication était vraiment minime. Les parents ont toujours cette crainte-là, que leurs jeunes fassent une erreur et qu’ils doivent en payer la note », a-t-il lâché.
Mieux choisir ses amis
Malgré cela, la juge espère que l’accusé fera une profonde et sincère remise en question derrière les barreaux.
« Pour réduire le risque à plus long terme, il va falloir que vous choisissiez vos amis. J’espère ne plus vous revoir devant les tribunaux », a conclu la magistrate.
« Oui, c’est sûr. J’ai appris ma leçon pour ça », lui a répondu le jeune homme du tac au tac, avant de prendre le chemin du pénitencier.