«Nous nous sommes tant aimés»: mystérieuse Marie-Hélène Thibault
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À la fois narratrice et partie prenante de l’histoire, Marie-Hélène Thibault joue la carte du mystère le temps de «Nous nous sommes tant aimés», une pièce présentée au Petit Théâtre du Nord, dans les Basses-Laurentides.
Cette histoire écrite par Simon Boulerice et mise en scène par Charles Dauphinais raconte les retrouvailles de quatre amis de longue date – Lucie (Louise Cardinal), Lancelot (Luc Bourgeois), Steve (Sébastien Gauthier) et MÉO (Mélanie St-Laurent) – qui en profitent pour revisiter leurs souvenirs de l’école secondaire.
Marie-Hélène Thibault est Maryse, une critique de cinéma qui se charge du récit. Une femme résiliente et auréolée de mystère.
«On voit que c’est un peu elle qui tire les ficelles, mais on ne sait pas qui elle est, détaille son interprète. Pendant longtemps, les gens sont très intrigués. Je parle directement au public et je vois des têtes se tourner [vers moi] dès que les acteurs parlent d’un personnage de leur adolescence...»
«On ne comprend pas trop ce qu’elle fait là, ajoute l’actrice. Elle est ironique; elle a un regard sur les choses et on se demande tout du long si elle va traîner la blessure adolescente et si ça va l’entraver ou si elle va s’en servir pour grandir, pour accepter les autres.»
En raison des nombreux monologues et de la nature du personnage, il a fallu une bonne préparation avant de donner vie à Maryse sur scène.
«Je voulais être certaine qu’elle soit crédible. Quand on dit d’un narrateur qu’il sait tout des autres personnages, c’est une drôle de position, c’est un narrateur omniscient. Elle est aussi très savante...»
Du bien à l’âme
Habitué à différents styles et à des élans de création, le public du Petit Théâtre du Nord a droit à des scènes drôles, mais aussi à des passages plus sérieux.
«C’est une pièce qui est vraiment "feel-good"; il y a quelque chose de doux-amer et les gens sont tout à fait prêts à ça. Ce n’est pas la tyrannie du rire à tout prix, ils sont capables d’entendre des moments plus graves. C’est un beau mélange.»
En une phrase ou une expression, l’auteur Simon Boulerice réussit à passer de la comédie au drame, et vice-versa.
«Ce que j’ai appris dernièrement, c’est que ce qui est important pour faire des buts au hockey, ce sont les revirements [....] Et je trouve qu’au niveau du jeu aussi, le revirement est ce qu’il y a de plus important», image Marie-Hélène Thibault.
Vers la jeunesse
Comme les protagonistes retournent dans les années 1990, alors qu’ils n’étaient pas encore des adultes, «Nous nous sommes tant aimés» se veut aussi une perche tendue vers les parents et l’ouverture qu’ils peuvent avoir auprès de leurs enfants.
«Il y a beaucoup de lumière et de profondeur dans les sujets. C’est ambitieux et osé de parler d’identité de genre, de ce que beaucoup d’adolescents ont vécu, c’est-à-dire de ne pas être acceptés tels qu’ils sont...»
En plus de l’ouverture, on remarque une belle évolution chez les personnages, ajoute la comédienne.
«L’idée que l’amitié est forte et que les gens peuvent changer, qu’ils ne sont pas obligés de rester ceux qu’ils ont été plus jeunes, qu’ils peuvent évoluer, que le monde peut changer, qu’on peut pardonner pour soi-même, ce sont de super belles choses véhiculées.»
La pièce «Nous nous sommes tant aimés» est présentée jusqu’au 14 août au Petit Théâtre du Nord, à Boisbriand. Pour infos et billets: petittheatredunord.com.