Encore des coups de feu dans un quartier familial
Des Montréalais craignent que ce genre d’événement devienne la norme
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Des résidents du secteur Ville-Émard, à Montréal, craignent que la quiétude de leur quartier soit compromise par l’arrivée de nouveaux voisins dont l’appartement a été visé par plusieurs coups de feu en pleine nuit.
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« Ça fait 25 ans que je vis ici et je n’avais jamais vu ça », s’attriste de son balcon Claudette Blanchard, 80 ans.
Plusieurs trous de balle étaient visibles mercredi en matinée dans la fenêtre de l’appartement situé devant chez elle, au coin des rues Jolicoeur et Briand. De jeunes enfants habitent ce logement, mais heureusement personne n’a été blessé.
Reste que les gens du voisinage ont eu une sacrée frousse.
« C’est un quartier très familial et il y a beaucoup de personnes âgées. C’est très inquiétant », laisse tomber Rodrigo Leao, dont la fille de 10 ans a été réveillée par les coups de feu.
Ironie du sort, les Leao ont quitté São Paulo il y a six ans, justement pour fuir la violence et l’insécurité propagées par les gangs de rue.
« On a choisi le Canada et Montréal parce que c’était tranquille. Là, on voit ces choses-là s’installer ici aussi », regrette M. Leao, désillusionné.
Quatre fois en un mois
L’homme d’origine brésilienne rappelle qu’il s’agissait du quatrième événement du genre à survenir dans l’arrondissement du Sud-Ouest en moins d’un mois.
Le 3 juillet, un jeune homme de 21 ans a même été retrouvé mort dans une voiture sur la rue Workman en début de soirée, quelques heures après que des gens du secteur eurent entendu des coups de feu.
Puis, pas plus tard que la fin de semaine dernière, un citoyen du même quartier a contacté les policiers après avoir trouvé un projectile encastré dans sa fenêtre.
« Ce n’est vraiment pas drôle, surtout quand il y a des jeunes enfants. Une balle perdue, ça peut tuer quelqu’un, ça serait évidemment une tragédie », déplore André Durocher, inspecteur retraité du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Pas de panique
Certains préfèrent toutefois ne pas paniquer pour l’instant, estimant que ces actes ne visent probablement pas le citoyen lambda.
« Que tu restes ici ou à Montréal-Nord ou à Lachine, c’est rock’n’roll partout de toute façon. Il ne faut juste pas être là au mauvais moment », persiste à dire Claudine Taillefer.
Vivant littéralement en face de l’endroit où s’est produite la fusillade, Mme Taillefer reconnaît cependant avoir été un peu saisie quand les policiers ont cogné à sa porte dans la nuit de mardi à meercredi pour l’interroger.
Depuis, l’enquête se poursuit, mais le SPVM dit ne pas avoir fait d’arrestation dans ce dossier.
– Avec la collaboration d’Antoine Lacroix