La nécessité de recharger ses batteries
Dans le cadre de cette chronique, je l’ai souvent répété : prendre des vacances, c’est primordial. Et au sortir d’une longue pandémie comme celle que nous avons vécue, c’est même d’une importance capitale.
Pourtant, plusieurs ont encore l’impression que ce besoin n’est pas légitime : pour certains, leur charge de travail a diminué, d’autres ont perdu leur emploi, et pour beaucoup, par la force des choses, la vie a pris un rythme plus lent, en comparaison de celui d’avant mars 2020. Sans compter ceux et celles qui voulaient se convaincre que télétravail rimait avec moins de travail, ce qui ne s’est pas nécessairement avéré. Aussi, la langueur éprouvée par plusieurs, ce sentiment de « bof » et de stagnation, peut nous empêcher de nous projeter et de désirer un répit.
Se reposer de l’adaptation perpétuelle
Rappelons un facteur déterminant depuis 15 mois : nous n’avons jamais cessé de nous (ré)adapter pendant cette crise sans précédent. Ces changements perpétuels, et parfois contradictoires, se vivaient sur fond de menaces constantes : contre notre intégrité, notre santé, notre vie, et celle de nos proches. Vivre ainsi sous le poids du stress devant l’imprévisibilité gruge beaucoup d’énergie, qu’on le veuille ou non.
Faut-il rappeler que la gestion du quotidien constituait un éternel casse-tête ? Entre l’école à distance, le télétravail, la cohabitation forcée dans des espaces étroits et l’absence de soutien extérieur, nos relations familiales, conjugales et sociales ont été mises à rude épreuve. Chaque fin de vague semblait promettre un retour à la normale, mais en vain, épuisant toutes nos réserves de patience et d’espoir. Et même pas de réveillon de Noël ou de relâche scolaire pour lâcher son fou !
Enfin, il nous a fallu encaisser de nombreux traumatismes, de toutes les formes : pertes humaines, pertes d’emploi, peines d’amitié, ruptures amoureuses, etc. Ressentir une grande fatigue après cette longue traversée est tout à fait normal.
Des vacances adaptées à soi
Nul besoin d’aller au bout du monde pour des vacances qui font du bien. Car les vacances, c’est d’abord une coupure avec la routine. « Décrocher », c’est sortir de nos réflexes quotidiens, de nos habitudes. De petits gestes, de petits changements peuvent susciter de grands biens. Pourquoi ne pas aller prendre son café ailleurs, un matin ? Essayer un bon resto, une nouvelle activité ? Couper son temps d’écran et les réseaux sociaux pour sortir dehors, voir des amis. C’est aussi le temps de prendre du temps pour soi, lire, nager, faire un tour de vélo et, pourquoi pas, s’offrir un massage ou une nouvelle coupe de cheveux !
Même si nos vacances seront teintées par les limites que nous impose encore la pandémie, pour notre sécurité et celle des autres, la situation actuelle est plus enviable que celle de l’été dernier, grâce à la vaccination. Ce qui signifie aussi que notre chalet de rêve n’est sans doute plus disponible, et que le terrain idéal pour le camping a été réservé par quelqu’un d’autre. Le dépaysement est tout de même souvent possible à proximité de chez soi. Aller passer quelques heures au bord d’un lac ou en nature est apaisant et réparateur. Rien de mieux que de casser le moule du quotidien pour alléger sa charge mentale.
Vous avez toujours rêvé d’une grande randonnée dans un parc jamais encore visité, ou de renouer avec des amis que vous ne pouviez plus voir à cause des mesures sanitaires ? C’est le temps ou jamais de jouer au touriste dans votre propre ville, et de fraterniser alors que la chose est maintenant possible.
Pendant une semaine ou deux, profitez des endroits calmes, des espaces de verdure, des plans d’eau, pour un dépaysement complet... sans aller très loin. Des moments de grande détente et de paix en forme d’arc-en-ciel et qui feront en sorte que pour un moment, « ça va bien aller ». C’est souvent comme ça pendant les vacances.