Aux urnes, citoyens!
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On apprenait récemment qu’une majorité de Québécois (55%) ne veulent pas d’élections cet été, alors que plusieurs signes laissent croire que le premier ministre Justin Trudeau demandera prochainement à la toute nouvelle gouverneure générale du Canada de dissoudre la Chambre des communes, appelant les Canadiens aux urnes en septembre.
C’est certain qu’en plein mois de juillet, alors que les Québécois ont le droit de tenir des «moyens partys», de se prélasser sur les plus belles terrasses de nos restaurateurs un verre à la main, qu’ils profitent d’une accalmie de cette pandémie qui a chamboulé leur vie depuis 18 mois, l’idée de devoir se présenter aux urnes, de devoir vivre, et pour certains «subir» une campagne électorale, ce n’est pas ce qu’il y a de plus excitant.
Les Québécois ne veulent pas d’une période durant laquelle on reviendra sur les 18 derniers mois. Ils ne veulent plus entendre parler d’approvisionnement en vaccin, de restrictions frontalières, des effets positifs ou négatifs de la PCU.
Je ne pense pas que ce sondage puisse avoir quelque effet que ce soit auprès des stratèges libéraux, et avec raison. Je ne les vois pas avorter la stratégie électorale parce que, tout d’un coup, la moitié de la population du Québec préférerait ne pas avoir à voter. Si l’on ne veut pas être appelé aux urnes tous les 18 mois, nous n’avons qu’à élire des gouvernements majoritaires. Or il faut s’attendre à devoir se prononcer sur l’avenir de notre démocratie, de nos dirigeants, à sanctionner ou à récompenser, à plus forte raison après la crise sanitaire et juste avant le début des stratégies de relance économique qui seront teintées des couleurs partisanes des différents partis qui aspirent au pouvoir.
Les résultats de ce sondage ne seront intéressants que pour agrémenter les discours et les points de discussion des chefs. Je vois déjà Justin Trudeau dire: «Je sais que vous êtes plusieurs à ne pas vouloir d’élections et je vous comprends, j’aurais aimé ne pas avoir à dissoudre la Chambre, mais c’est le blocage conservateur, qui pourrait ralentir notre relance, qui m’oblige à vous appeler aux urnes», et Erin O’Toole déclarer: «Alors que vous êtes une majorité à ne pas vouloir d’élections, voilà que Justin Trudeau n’en fait qu’à sa tête.»
La vérité, c’est que le déclenchement d’une élection au courant des prochaines semaines est idéal. En effet, les élections municipales au Québec auront lieu, qu’on le veuille ou pas, en octobre prochain, et l’on devra voter le 7 novembre 2021 pour un nouveau maire ou une nouvelle mairesse. Ainsi, la fenêtre électorale estivale demeure la seule option envisageable si l’on ne cherche pas à étirer indûment la durée de vie moyenne d’un gouvernement minoritaire.
Comme pour les élections, personne n’est excité par une visite chez le dentiste, mais, comme on dit: quand il faut, il faut!