La sécheresse augmente le coût de votre épicerie
Le manque d’eau pour irriguer les cultures creuse les poches des Canadiens
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La sécheresse extrême qui brûle littéralement sur pied les cultures dans l’ouest du pays fait grimper les prix des aliments partout au Canada.
« Les Prairies, c’est le grenier du monde, si les cultures vont mal là-bas, on en paie tous le prix », résume Sylvain Charlebois de la Faculté en management et en agriculture de l’Université Dalhousie à Halifax.
Les températures élevées, les forts vents, l’absence de pluie et une invasion de sauterelles ont décimé des récoltes et des pâturages au Manitoba, au point où les éleveurs ne savent plus comment nourrir leurs bêtes.
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Or, quand le fourrage se fait rare, il devient de plus en plus cher, donc le prix de la viande grimpe.
« En décembre, on s’attendait à 5 % d’augmentation des prix des aliments en moyenne pour l’année. Je reste confortable avec cette estimation, mais c’est une moyenne, donc pour certains aliments, comme la viande, ça va être beaucoup plus que ça », explique M. Charlebois.
Hausse des viandes
Le kilo de poulet a déjà augmenté de 8 % depuis janvier, selon Statistique Canada.
Et « quand le poulet monte, tout monte », indique l’économiste. Il faut donc s’attendre à ce que le porc et le bœuf suivent, de même que les céréales comme le blé.
En conséquence, le prix du pain et des pâtes qui dépendent du cours du blé a déjà commencé à grimper en prévision des récoltes anémiques de l’automne, détaille M. Charlebois.
Jeudi, la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, était au Manitoba pour constater l’ampleur des dégâts et annoncer de l’aide.
Mais Martin Caron, premier vice-président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Québec, souligne que bien qu’elle soit moins drastique au Québec que dans l’Ouest, la sécheresse n’épargne pas les producteurs d’ici.
Le jardin maraîcher de la province, la Montérégie, a par exemple reçu moitié moins d’eau que la normale entre le 1er mai et le 30 juin, décrit-il, ajoutant qu’il s’agit d’une période critique pour la croissance des cultures.
Au Québec aussi
Ainsi, la Financière agricole, et son programme d’assurance récolte, a déjà reçu 3800 avis de dommages cette année, contre 2100 pour l’ensemble de 2020 et 1200 en moyenne par année.
M. Caron n’exclut donc pas que la province ait à demander le soutien du programme Agri-relance, qui aide les producteurs à reprendre leurs activités à la suite d’une catastrophe naturelle.
Hausse des prix
Farine
2,5 kilogrammes
- Janvier 4,32 $
- Mai 4,61 $
Rôti de palette
1 kilogramme
- Janvier 16,25 $
- Mai 17,62 $
Œufs
1 douzaine
- Janvier 3,64 $
- Mai 3,74 $
Pain
675 grammes
- Janvier 2,79 $
- Mai 2,88 $
Lait partiellement écrémé
4 litres
- Janvier 5,30 $
- Mai 5,51 $
Poulet
1 kilogramme
- Janvier 7,35 $
- Mai 7,76 $
Source : Statistique Canada (L’Indice des prix à la consommation de juin sera diffusé le 28 juillet)