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Quartiers centraux de Québec: ramasser des seringues pour redonner au suivant

Des bénévoles étaient à l’œuvre dans quelques quartiers

Ramassage de seringues
Photo Elsa Iskander Des bénévoles ont participé à une activité de ramassage de seringues. De gauche à droite ; Sophie-Andrée Goulet, Joëlle Dumas, Gabriel Dumont-Malette et Joëlle Lavoie.

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Alors qu’ils pourraient se prélasser au soleil, des bénévoles ont participé mercredi à un « blitz » de ramassage de seringues. Comme l’a expliqué l’un d’entre eux, c’est une façon de redonner au suivant.  

Ils étaient environ une demi-douzaine à accompagner les intervenants de l’organisme communautaire Point de repères pendant quelques heures, dans les quartiers de Saint-Roch, de Saint-Sauveur et en Haute-Ville.  

C’était la première fois que Joëlle Dumas, 30 ans, participe à la corvée. 

« J’ai été sensibilisée beaucoup à l’importance de l’implication citoyenne et de donner du temps », explique celle qui œuvre en psychoéducation.

Elle profitait ainsi de son heure de dîner pour contribuer bénévolement.  

Ramassage de seringues
Photo Elsa Iskander

« Je trouve ça important de donner un coup de main aux organismes communautaires qui s’impliquent vraiment beaucoup », dit Mme Dumas, pour qui l’initiative permet aussi de rendre les lieux plus sécuritaires tout en s’inscrivant dans une logique de réduction des méfaits.  

« Si personne ne les ramasse, elles vont rester là. Des jeunes peuvent tomber sur une seringue souillée. En tant qu’adulte, je me dis que c’est la moindre des choses de s’impliquer », raconte Gabriel Dumont-Malette, 27 ans, pair aidant et bénévole. « C’est comme redonner à son prochain », dit celui qui a déjà participé à l’activité par le passé. « Deux heures et demie dans une vie, c’est rien pour que notre ville soit belle ! » 

Lui-même ayant déjà consommé, il dit comprendre comment cela peut être difficile pour les personnes dans cette situation. « Ça m’émeut de voir qu’on est une gang. Je me sens soutenu », dit-il alors que bénévoles et les intervenants se préparent à aller sur le terrain.  

Ramassage de seringues
Photo Elsa Iskander

Après une courte formation, les participants se séparent en trois groupes. 

Certains se dirigent vers un petit parc sur la rue Dorchester, scrutant le sol et les buissons, où ils repèrent quelques seringues ou leurs emballages.  

En toute sécurité

Comme l’explique Sophie-Andrée Goulet, intervenante psychosociale chez Point de repères, le matériel souillé n’est jamais manipulé avec les mains, mais ramassé avec des pinces puis placé dans des contenants spéciaux. L’activité permet aussi d’encourager la mixité sociale « pour que les gens apprennent à se connaître et pour défaire les préjugés », souligne-t-elle.  

Ramassage de seringues
Photo Elsa Iskander

Tous les matins, deux intervenants font le tour des parcs-écoles de l’arrondissement La Cité-Limoilou, explique Mario Gagnon, directeur général de Point de repères. « Et on fait trois blitz de ramassage de seringues par an, où on sollicite des bénévoles, des gens qui consomment à venir s’impliquer. » 

« On connaît un peu les endroits où les gens ont l’habitude de consommer, donc on fait le tour. Les gens consomment rarement dans le milieu d’un parc », dit-il. 

« Ça fait 30 ans que je travaille dans le domaine, dans le quartier, j’ai jamais vu une année comme ça. J’ai jamais vu autant de gens avoir de la difficulté », fait-il remarquer. « Les drogues sont plus puissantes. On voit qu’il y a beaucoup plus d’itinérance. »

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