Quand Dali rencontre Dante
L’exposition Divina Dali s’installe à Montréal et ce, jusqu’en octobre
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L’enfer, le purgatoire et le paradis sont désormais accessibles à partir du Port de Montréal grâce à Divina Dali, une exposition immersive permettant de découvrir un nouveau visage du célèbre peintre espagnol.
Le nom de Salvador Dali évoque spontanément ses célèbres montres molles ou encore les femmes à tiroir qui ont marqué au fer rouge l’imaginaire collectif. Il est vrai qu’elles représentent à elles seules un pan important de la carrière du célèbre peintre espagnol. Mais en réalité, son parcours et ses inspirations sont encore plus éclectiques que certains n’osent l’imaginer.
« On est complètement ailleurs avec Divina Dali », acquiesce le commissaire Raynald Michaud.
« Les gens ont l’habitude des huiles de Dali, de ses œuvres de très grand format. Mais ici, ce sont ses aquarelles d’une grande finesse et beaucoup moins imposantes qui sont mises en vedette. Ça fait du bien de voir autre chose, de montrer un côté de lui que les gens connaissent beaucoup, beaucoup moins », poursuit-il.
Centaine d’œuvres
C’est ainsi que l’exposition Divina Dali revisite la célèbre Divine Comédie de Dante, mais à travers le regard, et l’interprétation, de Salvador Dali. Et à l’instar de l’auteur, le visiteur y est appelé à traverser l’enfer, puis le purgatoire, avant d’atteindre le paradis.
Ces trois lieux distincts sont ici recréés en autant d’environnements, tout aussi singuliers. Chacun d’entre eux a son esthétique visuelle et sonore bien précise, gracieuseté d’éclairages colorés et de musique originale, entièrement instrumentale. Même chose pour la scénographie évoquant l’évolution, l’enfer étant un espace plus exigu qui contraste avec le paradis, plus aéré.
« On voulait qu’il y ait une progression, un parcours clair et immersif. On débute dans la noirceur et les flammes, puis on sent une certaine libération à travers le purgatoire pour finalement atteindre le paradis illuminé, d’un blanc immaculé représentant le bien-être, la plénitude », précise Raynald Michaud.
Chez Hitchcock
La pièce de résistance de l’exposition ? Nuage, une immense œuvre (9 m sur 6 m) croisée à mi-parcours. Créée par Salvador Dali pour Alfred Hitchcock, la toile a été utilisée pour une scène particulièrement significative – et impressionnante – du film Spellbound, mettant en vedette Gregory Peck et Ingrid Bergman au milieu des années 1940.
Quelques images du long-métrage y sont également projetées, histoire de réinsérer l’œuvre dans son contexte original. Des chaises sont d’ailleurs mises à la disposition des visiteurs désireux de s’y attarder plus longuement.
- L’exposition Divina Dali est présentée jusqu’au 31 octobre au Grand Quai du Port de Montréal.