«L’escadron suicide: la mission»: James Gunn sans retenue
Les super méchants de l’univers des bandes dessinées de Marvel reviennent en force sous la direction de James Gunn, bien connu pour ses (bientôt) trois Gardiens de la galaxie. En entrevue, le cinéaste et ses acteurs de L'escadron suicide: la mission – dont Margot Robbie, Idris Elba, John Cena, Joel Kinnaman et Sylvester Stallone – nous entraînent dans leur univers déjanté.
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En 2016, lorsque le premier Escadron Suicide prend l’affiche, les amateurs se ruent dans les salles malgré des critiques pour le moins négatives. Le long métrage parvient ainsi à réaliser un profit net d’environ 160 millions $ US. En 2018, James Gunn est licencié par Disney et accepte donc, après le départ de David Ayer, de reprendre les rênes, incluant le scénario, de la suite des aventures des super méchants dont il donne le premier tour de manivelle en 2019 et le dernier en février 2020.
«Les films de superhéros sont désormais des bannières géantes qui couvrent tous les genres possibles. La mission est un pastiche des films de guerre des années 1960, Aquaman est une épopée fantastique, Shazam est un film familial dans la lignée de S.O.S. Fantômes. Et c’est pour cette raison que le public répond présent tant qu’on offre quelque chose d’original. "L’escadron suicide: la mission" est résolument un film de James Gunn. De sa vision, sans censure, déchaînée», a souligné le producteur Peter Safran lors de tables rondes d’entrevues auxquelles l’Agence QMI a participé en juin dernier.
Des personnages déjantés
Dans L’escadron suicide: la mission, Harley Quinn (Margot Robbie), Bloodsport (Idris Elba), Rick Flag (Joel Kinnaman), Peacemaker (John Cena), King Shark (voix de Sylvester Stallone) et de nombreux autres sont envoyés par Amanda Waller sur l’île de Corto Maltese pour mettre fin au projet Jotunheim. Ils s’aperçoivent alors que ce projet top secret concerne Starro, un extraterrestre géant en forme d’étoile de mer.
«Depuis les débuts de l’humanité, nous racontons des histoires de héros plus grands que nature, d’êtres qui vivent dans les cieux, de choses qui échappent à notre contrôle. Toutes les civilisations ont eu leur mythologie. Les personnages de Marvel, de DC, Rambo, Rocky, etc., tous ces personnages sont la mythologie moderne. Et puisque personne ne lit plus désormais, la mythologie moderne est cinématographique», a dit Sylvester Stallone lorsqu’interrogé sur l’attrait exercé par ce genre d’histoire.
Pour celui qui s’est considérablement amusé à doubler la voix de ce requin géant «dont le seul objectif est d’être aimé» même s’il «dévore ses amis», les films de superhéros obéissent à un besoin de voir des personnages «plus grands que nature».
«Nous avons toujours eu l’intention que le film soit côté "R". James a toujours eu la vision d’un pastiche des films de guerre des années 1960. Par nature, ce genre est sanglant, violent et extrême. Pour James, cela différenciait aussi ce film des "Gardiens de la galaxie". Il a ainsi pu faire des choses qui sont inimaginables dans Les gardiens de la galaxie», a précisé Peter Safran.
«J’ai toujours su que c’était un film pour les adultes. Il était donc hors de question de voir de la violence et du "gore" gratuits. C’est pour cette raison que tout est filmé de manière réaliste, que le jeu des acteurs est naturel. C’était l’une des conditions que j’avais posées pour faire le film et les studios ont accepté», a souligné James Gunn.
Le mot de la fin revient sans conteste à Margot Robbie, interprète de Harley Quinn, personnage autour duquel James Gunn a construit ce nouvel épisode de L’escadron suicide.
«Harley est un catalyseur de chaos, c’est ainsi que je pense à elle et que je la définis. En fait, je crois qu’il est préférable qu’elle ne soit ni le point moral central ni même le point émotionnel principal parce que c’est ce qui lui permet de se comporter le plus naturellement possible. Elle est imprévisible, moralement ambiguë, et elle opère tellement mieux lorsqu’elle est en groupe.»
Les acteurs parlent du film
«Ce film est une espèce de réinvention du concept de l’escadron suicide. J’ai ainsi pu légèrement changer mon personnage, comme tous ceux qui avaient fait partie du premier volet.»
- Joel Kinnaman alias Rick Flag
«Nous commencions le maquillage très tôt le matin, vers 4 h. Et je dois dire toute mon admiration pour l’équipe qui a réussi à faire de mon personnage un Thinker très réussi.»
- Peter Capaldi alias Gaius Grieves
«J’ai rêvé de faire ça toute ma vie. Les costumes sont des personnages à part entière et j’ai été fasciné par le processus de création.»
- Nathan Fillion alias Cory Pitzner / T.D.K.
«J’ai été embauché quelques mois avant le début du tournage alors que pour "Wonder Woman", je l’avais su six jours avant. J’ai donc changé de régime alimentaire afin d’être un peu plus découpée, tout en continuant mon entraînement habituel.»
- Mayling Ng alias Mongal
«Mon personnage est vraiment différent de tout ce qu’on peut voir dans l’univers des superhéros. On apprend beaucoup de son passé dans le film et c’est ce que j’ai apprécié.»
- Daniela Melchior alias Cleo Cazo / Ratcatcher 2
«Mon personnage traverse une crise existentielle, il ne sait pas s’il veut continuer à vivre. Cette mission pourrait bien lui permettre d’en finir avec la vie.»
- David Dastmalchian alias Abner Krill
«L’escadron suicide: la mission»
«L’humain a besoin de divertissement» — Sylvester Stallone
S’il est acteur dans L’escadron suicide: la mission, Sylvester Stallone est également un producteur — Creed 2, notamment – respecté. Interrogé par l’Agence QMI sur l’avenir des salles de cinéma à l’ère de la COVID-19 et de la diffusion numérique, l’interprète de Rocky a analysé la situation.
«Je ne pense pas que la pandémie va avoir un impact sur la fréquentation des salles. Je le croyais avant, mais plus maintenant. Plus après avoir vu un film comme celui-ci. Nous sommes traumatisés en ce moment, en tant que pays, en tant que planète. Mais cela va revenir.»
«Oui, la diffusion numérique a permis énormément d’autres occasions pour les acteurs et les réalisateurs parce qu’il a fallu créer beaucoup de nouveaux contenus. Mais je pense vraiment que des films-événements comme L’escadron suicide: la mission vont revenir à 100 % très, très bientôt.»
«Je ne peux pas m’imaginer à la maison pour regarder ce film. J’aime aller au cinéma, arriver avant tout le monde, être assis avec mon sac de bonbons... C’est dans notre ADN. L’humain a besoin de divertissement! S’il y a un moment où nous avons besoin de spectacle, d’évasion, c’est bien maintenant.»
L’escadron suicide: la mission a déboulé sur les écrans de la province.