/news/green
Navigation

Réchauffement climatique: Il est toujours temps de sauver notre planète

Un rapport d’experts de l’ONU plaide pour une fin rapide de l’utilisation des énergies fossiles

Réchauffement climatique: Il est toujours temps de sauver notre planète
Photo AFP

Coup d'oeil sur cet article

Sans une réduction immédiate et substantielle des émissions de gaz à effet de serre, une catastrophe attend l’humanité, préviennent des experts, craignant les conséquences irréversibles du réchauffement climatique.

• À lire aussi: Rapport du GIEC: pas de nouvel engagement du Canada

• À lire aussi: [PHOTOS] Désespoir sur l’île grecque d’Eubée en flammes, accalmie en Turquie

• À lire aussi: Feux dans l'Ouest: un pompier québécois témoigne de son expérience  

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sonne l’alarme.

Selon le scénario optimiste, l’augmentation de la température globale de 1,5 °C sera atteinte en 2030, soit 10 ans plus tôt que prévu.

  • Écoutez l'entrevue avec Patrick Bonin, Responsable de la campagne Climat /Énergie pour Greenpeace Canada sur QUB radio :    

Mais au rythme actuel, le monde se dirige vers une augmentation de 2 ou même de 4 °C, ce qui déclencherait des déséquilibres sur la planète.

Les incendies, les inondations ou encore le mercure qui frôle 50 °C au Canada : ces événements vont se multiplier si les pays ne freinent pas leur consommation d’énergie fossile, comme le pétrole, le gaz et le mazout.

La faute des humains

Les 234 auteurs des 66 pays du GIEC sont sans équivoque après l’analyse de 14 000 études scientifiques : le réchauffement climatique résulte principalement de l’activité humaine.

« On doit cesser sans tarder les émissions de GES [gaz à effet de serre] », lance le physicien et auteur Normand Mousseau, cofondateur de l’Institut canadien pour des choix climatiques. Le GIEC annonce la fin de la récréation. »

« Ce que le gouvernement canadien fait d’une main – affirmer sa volonté de réduire les GES –, il l’enlève de l’autre en finançant l’industrie pétrolière. Résultat : on est encore loin de nos objectifs de réduction de 37,5 % de nos GES d’ici 2030 », soutient M. Mousseau.

Selon lui, il est inconcevable que des maisons et des entreprises soient encore chauffées au mazout ou au gaz naturel, alors que le Québec est un leader de l’hydroélectricité, une énergie propre et renouvelable.

Les gouvernements doivent passer à une vitesse supérieure, renchérit Émile Boisseau-Bouvier, analyste chez Équiterre.

« Cette fois, on a vraiment l’impression que c’est urgent de réagir, note-t-il. On ne peut plus ignorer l’impact des bouleversements climatiques causés par l’activité humaine. »

Le Québec touché

Et le Québec ne sera pas épargné, met en garde le climatologue Alain Bourque.

« Les infrastructures vont être de plus en plus affectées par des défaillances à cause des précipitations abondantes, ou à cause de cycles de gel-dégel, ou à cause de facteurs climatiques qui n’ont pas été pris en compte lorsque ça a été construit », affirme le chercheur à la tête de l’organisme Ouranos.

  • Écoutez l’entrevue d’Alain Bourque, directeur général d’Ouranos  

Et c’est sans compter les décès de personnes lors d’événements extrêmes, comme les canicules, les incendies et les inondations.

Même si les conclusions du GIEC sont pires qu’attendu, ni Québec ni Ottawa n’ont annoncé lundi de mesures supplémentaires.

– Avec TVA Nouvelles, l’Agence QMI et François Carabin, 24 heures


Trop de CO2 dans l’atmosphère

Dans les grandes villes, comme New York (en mortaise), la circulation de plus en plus dense contribue à l’augmentation des gaz à effet de serre. Les raffineries de pétrole, comme celle de Valero, à Saint-Romuald, rejettent aussi beaucoup de GES.
Photo d'archives
Dans les grandes villes, comme New York (en mortaise), la circulation de plus en plus dense contribue à l’augmentation des gaz à effet de serre. Les raffineries de pétrole, comme celle de Valero, à Saint-Romuald, rejettent aussi beaucoup de GES.

Le rapport du GIEC publié lundi devrait « sonner le glas » des énergies fossiles qui « détruisent la planète », a plaidé le secrétaire général des Nations unies, António Guterres.

D’ailleurs, il faudrait réduire les émissions de CO2 de moitié d’ici 2030 pour réussir à limiter le réchauffement climatique à seulement 1,5 °C de plus. 

Réchauffement climatique: Il est toujours temps de sauver notre planète
Photo AFP

La capacité des forêts, des sols et des océans à absorber le CO2 émis par les hommes risque aussi de s’affaiblir avec la poursuite des émissions, menaçant les efforts pour limiter le réchauffement de la planète à des niveaux acceptables, ont mis en garde les experts de l’ONU.


Préparez-vous à des chaleurs extrêmes

Lors d’une canicule en 2018, la Ville de Québec a installé une douche sur une borne-fontaine pour que les visiteurs puissent se rafraîchir.
Photo d'archives
Lors d’une canicule en 2018, la Ville de Québec a installé une douche sur une borne-fontaine pour que les visiteurs puissent se rafraîchir.

Selon les chercheurs du GIEC, qui ont retracé la température des siècles passés, le réchauffement climatique s’est accéléré de façon exponentielle depuis 1850. Il s’agit de la croissance la plus rapide depuis 2000 ans.

Au rythme actuel, le réchauffement de la planète pourrait dépasser les 4 °C de plus, si les émissions de gaz à effet de serre se maintiennent.

Pourtant, le GIEC souligne que, seulement avec une hausse de 2 °C, les chaleurs extrêmes atteindraient des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé publique. 


Huit fois plus de catastrophes naturelles à prévoir

D’importants incendies ravagent plusieurs régions du globe actuellement, dont celui de Dixie, qui a déjà consumé 500 000 acres de terrain en Californie.
Photo AFP
D’importants incendies ravagent plusieurs régions du globe actuellement, dont celui de Dixie, qui a déjà consumé 500 000 acres de terrain en Californie.

Des événements extrêmes, comme des inondations majeures ou des vagues de chaleur interminables vécues seulement une fois par demi-siècle, se produiront plus souvent avec l’augmentation de la température globale de la planète.

Selon le GIEC, il faut s’attendre à ce que ces catastrophes soient huit fois plus fréquentes dans le scénario optimiste, mais jusqu’à 39 fois plus nombreuses dans le scénario le plus pessimiste.


L’Arctique fond à vue d’œil

Ce qui reste de certains icebergs, qui flotte au large de la côte est du Groenland.
Photo AFP
Ce qui reste de certains icebergs, qui flotte au large de la côte est du Groenland.

Le niveau des mers a déjà augmenté de 20 cm depuis 1901.

Cette hausse va s’accentuer davantage avec la fonte de la banquise dans l’Arctique, si bien qu’en 2050, la glace pourrait disparaître à certains endroits en fin d’été, du jamais vu.

Il s’agit d’une menace directe pour le Québec, selon le consortium sur la climatologie Ouranos. Les chercheurs observent un recul de 50 % du littoral, soit de 50 cm par an.

Si rien n’est fait, ce sont 5000 bâtiments et 300 km de routes qui sont menacés par l’érosion d’ici 2065.

Ce qu’ils ont dit 

« Le rapport du GIEC démontre, une fois de plus, l’urgence d’agir non seulement pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, mais également pour nous adapter aux changements climatiques. »

- Benoit Charette, ministre de l’Environnement du Québec

« Nous savons ce qu’il faut faire pour limiter le réchauffement de la planète : reléguer aux oubliettes le charbon et passer à des sources d’énergie renouvelables, protéger la nature et financer le climat. »

- Boris Johnson, premier ministre du Royaume-Uni

« Le monde a écouté, mais n’a pas entendu. Le monde a écouté, mais n’a pas agi assez vigoureusement. Résultat : le problème que représente le changement climatique est là, maintenant. Personne n’est en sécurité. Et c’est de pire en pire de plus en plus vite. »

- Inger Andersen, directrice du programme environnemental de l’ONU

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.