Obtenir un prêt hypothécaire après une proposition de consommateur
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Question de Monique, une de nos lectrices : une institution bancaire peut-elle refuser un prêt hypothécaire à une personne dont le remboursement de la proposition de consommateur est terminé depuis un an s’il a un endosseur avec une excellente cote de crédit ?
Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité et président de Jean Fortin & Associés, rappelle qu’une proposition de consommateur a effectivement un impact sur le dossier de crédit, mais bonne nouvelle, dès qu’elle est complétée les dettes sont effacées. Elles ne seront donc plus considérées par la banque lorsqu’elle évalue le ratio d’endettement de la personne qui souhaite obtenir un prêt.
Car avant d’octroyer un prêt hypothécaire, il faut savoir qu’une institution financière procède préalablement à deux calculs : le ratio de l’amortissement brut de la dette (ABD) pour établir le pourcentage que représentent les frais de logement par rapport à votre revenu, ainsi que le ratio d’amortissement total de la dette (ATD), c’est-à-dire le pourcentage du revenu mensuel que vous consacrez à vos frais de logement et au remboursement de vos autres dettes. L’ABD ne devrait pas dépasser 35 % et l’ATD 42 %. Ces maximums permis pourront atteindre 39 % et 44 %, respectivement si le prêt hypothécaire est assuré par un assureur comme la SCHL, par exemple.
L’ajout d’un endosseur (caution) peut-il vous aider à obtenir un prêt ? Selon Pierre Fortin, cela pourrait effectivement jouer en votre faveur si votre dossier est suffisamment solide et qu’il ne vous manque qu’un petit coup de pouce.
Mieux vaut un coemprunteur
Toutefois, il indique que les banques sont généralement plus enclines à accorder un prêt s’il y a un coemprunteur plutôt qu’une caution.
« La caution est en quelque sorte un élément externe et en cas de défaut de paiement par l’emprunteur hypothécaire, il faudra exercer un autre recours contre cette personne. Les banques préfèrent habituellement lorsqu’il y a un coemprunteur plutôt qu’un endosseur. Dans le cas d’un coemprunteur, elle n’aura qu’un seul recours à exercer », indique Pierre Fortin.
Un coemprunteur n’a pas nécessairement à être copropriétaire de la propriété. En revanche, puisque ses informations financières sont ajoutées à celles de l’autre coemprunteur pour monter le dossier, s’il a un bon crédit et un ratio d’endettement faible, cela fera baisser les deux ratios et peut donc aider à faire passer la demande de prêt.
Pierre Fortin prévient néanmoins qu’en acceptant de se porter caution ou coemprunteur, cela aura nécessairement un impact sur sa propre capacité d’emprunt, dans la mesure où l’on est considéré comme responsable de cette dette au même titre que l’emprunteur principal.
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