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11 septembre 2001: Un tournant pour la communauté musulmane ébranlée

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«C’était comme un tsunami.» Le 11 septembre 2001, tout a changé, particulièrement pour la communauté musulmane du monde entier, qui s’est rapidement trouvée stigmatisée à la suite des attentats meurtriers à New York.

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Boufeldja Benabdallah, le cofondateur et porte-parole du Centre culturel islamique de Québec, se rappelle la rapidité avec laquelle le monde s’est tourné vers les personnes de confession musulmane pour expliquer les attentats. 

«Ça a été aussi rapide que l’avion qui est entré dans le bâtiment. Les gens nous demandaient “pourquoi, pourquoi, pourquoi?” Ça a été une periode extrêmement difficile pour nous», explique M. Benabdallah. 

Malgré tout, la communauté islamique vivait aussi un choc, comme le reste de la planète. 

«On a été ébranlés. Il y a eu cette douleur, on n’a pas résisté à pleurer tous ces morts», affirme l’homme. 

Les femmes ciblées  

Boufeldja Benabdallah estime que les femmes musulmanes ont été plus ciblées que les hommes à la suite du 11 septembre parce qu’elles étaient plus visibles. Ainsi, elles ont malheureusement souvent été la cible de menaces ou de gestes violents islamophobes au lendemain de l’effondrement des tours. 

«Elles étaient tout de suite identifiées. Il y en a qui se sont fait tirer le voile, il y en a qui se sont fait insulter», relate M. Benabdallah. 

«L’amalgame a été a une hauteur qui n’a jamais été vue et ça a laissé des cicatrices qui ne sont pas complètement encore parties, je vous l’avoue», lance l’homme. 

«Insupportable»  

Selon lui, les liens boiteux faits entre les pirates de l’air et la communauté musulmane en général ont causé des dommages presque irréversibles.

«Quand on se rappelle de cette douleur venue de New York, c’est terrible. On est compatissants avec les gens qui ont perdu leur famille, mais on a aussi perdu notre tranquillité qu’on était venu chercher ici», explique le porte-parole. 

«C’était insupportable, c’est comme si on devait se cacher de la vindicte des gens et des paroles insensées», se souvient M. Benabdallah. Il se rappelle que les mosquées ont été prises pour cible, que des Corans ont été déchirés et des têtes de porcs déposées devant des lieux saints.

«Ce tsunami commence à passer, et on commence à reprendre vie avec la société, qui comprend que ce n’est pas nécessaire de faire des amalgames, que nous sommes des citoyens comme tout le monde», résume-t-il.

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