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Goldwater critiquée pour avoir comparé la loi 96 au nazisme

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Québec et une organisation représentant les communautés juives du pays dénoncent vivement les propos de l’avocate Anne-France Goldwater, qui a comparé le projet de loi 96 à la Gestapo du régime nazi.

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Me Goldwater a participé jeudi dernier à des «audiences publiques» sur la réforme de la langue française proposée par le gouvernement Legault. Ces «audiences» ont été organisées par le Quebec Community Groups Network (QCGN), un groupe de pression qui défend les droits des anglophones au Québec. 

«Notre argent des impôts devrait aller davantage à l'éducation plutôt qu'à la création d'une nouvelle forme [sic]. S'il vous plaît, ne vous fâchez pas contre moi, je suis juive, c'est une langue qui me vient à l'esprit tout de suite, nous n'avons pas besoin d'une nouvelle Gestapo», a affirmé en anglais l’avocate durant son témoignage. 

Aucun des participants aux audiences du QCGN n’a d’ailleurs réagi aux commentaires de Me Goldwater au moment où elle les a tenus. 

Me Anne-France Goldwater
Photo d'archives, Chantal Poirier
Me Anne-France Goldwater

«PROPOS RADICAUX»

Le cabinet de Simon Jolin-Barrette, ministre responsable de la Langue française, a qualifié les propos d’Anne-France Goldwater de «radicaux et indignes d'un débat démocratique serein». 

«Le projet de loi 96 est nécessaire afin de mieux protéger et assurer la pérennité de la langue française au Québec. Il est parfaitement légitime pour la nation québécoise d'agir en ce sens», indique-t-on. 

«La banalisation du nazisme et de ses crimes contre l’humanité, avec des comparaisons comme celle de Mme Goldwater à propos de la loi 96, c’est inacceptable. Ça demeure une offense à la mémoire des victimes de nazisme», critique David Ouellette, directeur du Centre consultatif des relations juives et israéliennes. 

Même son de cloche de l’historien Frédéric Bastien. 

«Le fait que Madame Goldwater soit juive ne lui donne pas le droit de verser dans les propos outranciers et d’utiliser le nazisme ainsi que l’holocauste pour discréditer une loi identitaire québécoise», a-t-il écrit sur les réseaux.     

  • Écoutez la chronique de Sophie Durocher au micro de Philippe-Vincent Foisy sur QUB radio:   

GOLDWATER RÉPLIQUE

Contactée hier à ce sujet, l’avocate se défend et assure qu’elle n’a jamais fait cette comparaison avec le régime nazi. 

Anne-France Goldwater voulait plutôt faire un parallèle entre le climat instauré par le projet de la loi 96 qui invite à dénoncer les anglophones comme à l’époque de la Gestapo.   

«Cette loi est illégale, inconstitutionnelle, discriminatoire et ne reflète en rien le sentiment de vivre et laisser vivre des Québécois. On n’est pas un peuple autocratique. Je ne suis pas en accord du tout avec ça», rétorque Me Goldwater. 

Pour sa part, le Quebec Community Groups Network a refusé de commenter hier les propos de Me Goldwater.

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