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À quoi s’attendre de Drouin?

Tournoi de golf Dominique Ducharme
Jonathan Drouin à l’une de ses rares apparitions publiques de l’été, soit au tournoi de golf de Dominique Ducharme en août dernier à Joliette. Photo Martin Chevalier


Les gens qui suivent le Canadien se posent la question qui chapeaute cette chronique. On nous dit que Jonathan est retombé sur ses pattes et qu’il brûle d’impatience de se replonger dans le hockey.

La semaine prochaine, on connaîtra les motifs pour lesquels il a quitté le Canadien en pleine saison, en avril dernier.

Le Réseau des sports diffusera une entrevue enregistrée avec lui réalisée par Chantal Machabée. TVA Sports fera de même avec Renaud Lavoie.

Semble-t-il qu’il ne faille pas s’attendre à des romans-fleuves.

Drouin n’a pas aimé que RDS annonce en grande pompe, dans le cadre des Internationaux de tennis des États-Unis la semaine dernière, qu’il diffuserait une entrevue exclusive avec Drouin, le 20 septembre.

Ça ne correspondait pas à l’entente qui avait été convenue entre les parties.

Drouin ne tient pas à s’étendre sur le sujet et à ce que son histoire se transforme en cirque. Il veut tourner la page au plus vite et se concentrer sur son retour au jeu.

Anxiété liée à ses performances

À savoir ce qui a pu le décontenancer au point de mettre sa carrière sur pause, sachez qu’il n’a rien à se reprocher. Il n’a posé aucun acte répréhensible pouvant nuire à sa réputation.

On parle de trouble d’anxiété lié à ses performances.

C’est ce qu’on peut lire, d’ailleurs, entre les lignes dans l’entrevue avec Dominique Ducharme signée par mon collègue Jean-François Chaumont, que vous pouvez lire en page 71.

Il s’en trouvera pour dire que Drouin empoche des millions pour produire. C’est vrai, mais les humains ne réagissent pas tous de la même façon face à l’adversité.

C’est valable dans tous les métiers et professions.

L’exemple de Naomi Osaka

La Japonaise Naomi Osaka était deuxième au monde quand elle s’est retirée des Internationaux de France, en avril dernier, parce que les rencontres de presse lui causaient un stress incontrôlable.

Ce n’est pas d’hier que certains athlètes de pointe éprouvent des problèmes d’anxiété ou qu’ils connaissent des épisodes de dépression.

Les causes diffèrent.

On connaît maintenant les effets pernicieux des commotions cérébrales sur les athlètes qui en subissent.

Pour d’autres raisons, certains souffrent intérieurement plutôt que de dévoiler leur condition.

Les moins jeunes se rappelleront que le grand Frank Mahovlich fut hospitalisé pour dépression lorsqu’il jouait avec les Maple Leafs de Toronto.

Le Big M avait craqué sous la pression que lui faisait subir Punch Imlach, qui cumulait les fonctions de directeur général et d’entraîneur des Leafs.

Mahovlich a retrouvé le bonheur de jouer au hockey quand il a été libéré des griffes d’Imlach, qui l’avait échangé aux Red Wings de Detroit. 

Il s’est retrouvé plus tard avec le Canadien où il a connu d’excellentes saisons alors qu’il était au milieu de la trentaine.

Du réconfort de partout

Il faut souhaiter que Drouin s’en sorte lui aussi. 

Beaucoup de gens ont veillé sur lui pendant que ses batteries étaient à plat. Josh Anderson est parti de l’Ontario pour venir passer du temps avec lui au Québec.

Ses voisins de Westmount lui ont apporté de l’aide et du réconfort.

Drouin s’est déniché un havre de paix situé près du Club de golf Royal Laurentien, à Saint-Faustin. Il y fera construire une maison.

Pas trop tard

Sa carrière n’est pas perdue. Il n’est pas un joueur plafonné ni au bout de la corde.

Les amateurs ne demanderaient pas mieux qu’il réussisse avec le Canadien. Il ne deviendra probablement pas le grand joueur que l’on voyait en lui, mais il a du talent.

Sans dire qu’il a tout l’avenir devant lui, il peut encore briller dans le sport pour lequel il carburait étant plus jeune.

À 26 ans, tous les espoirs demeurent permis.

C’était Roberto !

Rodger Brulotte nous parle dans sa chronique d’aujourd’hui de Roberto Clemente et des merveilleux souvenirs de jeunesse qu’il a vécus avec ce grand joueur de l’histoire du baseball. Mais permettez-moi d’ajouter mon grain de sel.

Roberto était l’un des joueurs de balle que j’imitais dans ma jeunesse. Ça incluait les tournoiements du cou qu’il faisait lors de ses présences au bâton.

Quel joueur de baseball il était !

Il s’élançait sur toutes les balles qu’il pouvait atteindre ; il se défonçait pour capter celles qui semblaient hors de sa portée ; il possédait un bras canon et il courait avec la force d’un lion sur les sentiers.

Regardez, l’Amérique !

Clemente était fier d’être Portoricain.

Lors de la Série mondiale de 1971, il a montré à la face de l’Amérique ce qu’un joueur natif de Carolina, ville surnommée la « Terre des grands », pouvait accomplir sur un terrain de baseball.

Il a conservé une moyenne au bâton de ,414, frappé deux circuits et produit quatre points dans la victoire des Pirates de Pittsburgh aux dépens des Orioles de Baltimore.

Ses performances lui ont valu le titre de joueur par excellence de la Série.

Et il ne fallait pas l’appeler Bob ou Bobby comme il était écrit sur mes cartes de baseball dans les années 1960.

La traduction de son prénom lui avait été donnée par des journalistes américains qui voulaient en faire un des leurs.

« Non, non et non, mon nom est Roberto ! » leur avait lancé Clemente avec force.

Et Roberto est demeuré Roberto.

Il était temps !

Près de 49 ans après sa disparition tragique, Clemente est encore présent dans la mémoire de ceux qui ont été marqués par ses exploits sportifs et par son implication communautaire.

Il a perdu la vie en voulant porter secours aux sinistrés du Nicaragua dont la capitale, Managua, venait d’être secouée par un violent tremblement de terre.

Sa mort soudaine m’avait frappé.

Holà, Roberto !







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