Préparation des débats: avec du recul, le député André Fortin n’aiderait pas Trudeau
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Si c’était à refaire, le leader parlementaire du PLQ André Fortin n’aiderait pas Justin Trudeau à se préparer au débat des chefs.
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« Il y a un schisme entre M. Trudeau et moi sur l’enjeu des champs de compétence », dit M. Fortin lors d’une entrevue avec le Bureau parlementaire où il a réaffirmé ses convictions nationalistes.
Le député de Pontiac est dans une mauvaise posture depuis mardi, lorsqu’il a admis en pleine rentrée parlementaire avoir conseillé Justin Trudeau durant la campagne électorale fédérale. Il se retrouve ainsi à aider un chef politique qui, avec ses promesses en santé notamment, met « indirectement le gouvernement du Québec sous tutelle », selon sa cheffe Dominique Anglade.
Depuis, François Legault ne rate pas une occasion de dépeindre le Parti libéral du Québec comme une « succursale » d’Ottawa. André Fortin veut casser cette image.
- Écoutez l'analyse de Philippe-Vincent Foisy et d'Antoine Robitaille avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
Le leader parlementaire a déposé en journée une motion à l’Assemblée nationale qui « dénonce toutes les promesses d’ingérence dans les compétences du Québec mises de l’avant par plusieurs partis politiques fédéraux au cours de la présente campagne électorale ». Il demande à toutes les formations politiques de l’Assemblée de faire la « promotion du respect des champs de compétences du Québec » auprès des élus fédéraux.
Un ami
Mais pourquoi alors avoir aidé Justin Trudeau et sa plateforme centralisatrice alors qu’il s’y oppose ? « M. Trudeau, c’est un ami, c’est quelqu’un qui m’a demandé conseil », a-t-il expliqué, tout en admettant qu’il « choisirait une autre façon » de lui rendre service si c’était à refaire. Il affirme qu’on lui a demandé « de fournir un point de vue nationaliste québécois ».
Mais il ne se défile pas pour autant. S’il existe un « schisme », une division profonde, entre sa conception du fédéralisme et celle de M. Trudeau, d’autres sujets les rapprochent, notamment l’environnement et les politiques sociales de lutte contre la pauvreté.
« Ce n’est pas impossible pour les députés d’appuyer un parti politique sans croire à chacune de ses valeurs. Pascal Bérubé appuie le Bloc sans croire au troisième lien. François Legault dicte aux gens de voter pour le Parti conservateur, mais j’ose croire qu’il ne défend pas leur position sur l’avortement, sur les armes à feu, sur l’environnement », dit-il.