Le PLQ, QS et le PQ dénoncent l’ingérence de l’Alberta et sa campagne propétrole
Coup d'oeil sur cet article
Les partis d’opposition dénoncent la «propagande» propétrole de l’Alberta et veulent mettre fin à cette «ingérence».
• À lire aussi: L’Alberta projette de financer un mouvement propétrole au Québec
• À lire aussi: La pandémie frappe l’Alberta et la campagne d’O’Toole
«On comprend que les conservateurs sont les grands amis de François Legault, mais on doit se tenir debout face à cette tentative d’ingérence», a déclaré la cheffe libérale Dominique Anglade. Le PLQ parle de «propagande réactionnaire».
Du côté de Québec solidaire, on réplique directement au premier ministre conservateur de l’Alberta, Jason Kenney. «M. Kenney, on est en 2021, la planète exige qu’on arrête d’élargir la production des hydrocarbures et, non, votre pipeline ne passera pas au Québec», a dit la députée Manon Massé. Elle demande à François Legault de décrocher le téléphone et d’appeler Jason Kenney pour lui dire que «le Québec n’est pas achetable».
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon estime que la province de l’Ouest «tente de corrompre notre démocratie avec une campagne de désinformation».
War room albertain
Le Journal a révélé au matin que le Centre de l’énergie canadienne (CEC), le war room propétrole fondé par Jason Kenney, veut lancer une offensive de relations publiques pour «créer un mouvement social» afin de contrer la perception négative du secteur canadien de l’énergie.
La campagne vise le Canada et les États-Unis, notamment, mais le Québec est ciblé directement. Le CEC demande spécifiquement d’avoir une présence locale au Québec, où les projets d’oléoduc et de gazoduc TransCanada Energy et Énergie Est se sont cassé les dents en raison d’une forte opposition de la population. Les messages clés: «Les produits pétroliers sont tout autour de nous», «Faisons la promotion de l’énergie canadienne» et «Le pétrole et le gaz canadiens devraient toujours être le premier choix».
Pour Manon Massé, qui a déposé jeudi un projet de loi antipipeline, c’est la démonstration que l’Alberta ne lâchera pas le morceau. «Le ministre de l’Énergie nous dit: “Il n’y en a pas, de projet.” Mais quand je vois ça, je me dis: “Voilà exactement la raison pour laquelle il faut mettre fin à l’exploration, l’extraction et la prolongation du réseau de distribution du pétrole et du gaz naturel”», indique-t-elle.
Lobby
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamonde affirme de son côté que le gouvernement du Québec doit «démontrer qu’il protège la démocratie québécoise de la corruption et des mensonges de l’Alberta». Il estime que le Québec doit absolument faire l’indépendance pour rompre avec ce lobby.
«C’est clairement de l’ingérence et ça trouve sa source dans notre appartenance au Canada, car le Canada a accepté l’ingérence des pétrolières dans les affaires publiques canadiennes. Ottawa est imbibé par le lobby pétrolier. Ce n’est pas normal que des fonds publics d’une province canadienne servent à des entreprises privées dont l’objectif est de désinformer le Québec. Mais ça vient de la doctrine canadienne de pétrogouvernement», a-t-il dénoncé.
Pas suffisant
De son côté, le cabinet du ministre de l’Environnement Benoit Charette invite le Centre canadien de l’énergie à consulter le plan et les objectifs du gouvernement du Québec pour atteindre ses cibles de réduction de GES, sans toutefois utiliser le mot «ingérence» pour décrire la manœuvre.
«Peu importe le montant d’argent que veut dépenser l’Alberta pour faire la promotion de ses secteurs pétrolier et gazier, ça ne sera pas suffisant pour faire déroger notre gouvernement de son plan afin de réduire nos émissions de GES», indique-t-on dans une réponse écrite. «Il n’y a pas de projet actif, pétrolier ou gazier, au Québec présentement et il n’y a pas d’appétit pour ce type de projets», écrit-on.