Pourquoi certaines personnes ne votent pas?
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Ce ne sont pas tous les citoyens qui votent aux élections, qu'elles soient municipales, provinciales ou fédérales. Si les taux de participation dépendent des niveaux de gouvernement, Francis Dupuis-Déri, professeur en science politique à l’UQAM, explique qu'il pourrait y avoir autour de 25% à 30% des citoyens qui s’abstiennent de voter au fédéral cette année.
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Il y a plusieurs raisons derrière cette abstention selon des études qui ont été faites sur le sujet, explique le professeur.
Pourquoi s'abstenir?
Il y a des gens qui ne votent pas pour des raisons apolitiques. Par exemple, certains individus travaillent, d'autres sont malades, d'autres encore ne se trouvent pas dans leur circonscription la journée du vote, et certains ont oublié de s’inscrire sur les listes électorales.
Il y a aussi des personnes qui ne votent pas pour des raisons politiques.
«Ces gens-là ont réfléchi à la question, et là il y a toute une série d’arguments divers», explique M. Dupuis-Déri. «Ça peut être que les chefs des partis ne les représentent pas ou que les enjeux électoraux ne leur semblent pas importants», dit-il. «Une autre catégorie importante, ce sont les électeurs déçus qui ont voté régulièrement dans leur vie, souvent pour des partis qui ne gagnent pas, et qui arrivent finalement à un niveau de désabusement et arrêtent de participer aux élections.»
M. Dupuis-Déri explique que ces personnes déçues vont se tourner vers des politiciens comme Maxime Bernier.
«Ils vont aller chercher des gens qui ont abandonné la joute électorale, mais qui pourraient revenir», note-t-il.
Le politologue explique qu'on apprend à voter tôt, dès l'enfance, à l'école par exemple.
«On nous endoctrine à l’importance de voter», dit-il. «Souvent, quand on a 18 ans, on a hâte d’aller voter pour la première fois. Après un certain nombre de déceptions, certaines personnes décrochent. Ça ne veut pas dire qu’ils sont apathiques, ça ne veut pas dire désintéressés des enjeux sociaux, ils peuvent s’impliquer autrement dans leurs communautés et dans leurs lieux de travail.»
Selon lui, l'abstention ne veut pas dire indifférence.
Au contraire, on pense que voter est un geste responsable et réfléchi mais certains électeurs ne réfléchissent pas à leur vote.
«On voit des familles qui, de génération en génération, votent toujours pour le même parti, il semble y avoir des habitudes, un effet de socialisation et de pression d’influence. Ils se sentent obligés moralement. Ils pensent que c’est un péché de ne pas aller voter», note-t-il.
Dans certains pays, il est obligatoire d'aller voter, mais M. Dupuis-Déri ne pense pas que c'est une bonne chose.
« Il y a aussi des exemptions dans ces pays, comme pour les communautés autochtones en Nouvelle-Zélande et en Australie. Souvent, les communautés autochtones votent peu parce qu’elles ne se sentent pas reconnues par le système.