«Facile» et «payant», voici le modus operandi des fraudeurs de la PCU
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Ottawa a relâché la sécurité
Les fraudeurs de PCU ont pu obtenir des chèques en déjouant une importante question de sécurité qui a été délaissée par le gouvernement du Canada.
Selon des sources gouvernementales qui se sont confiées à notre Bureau d’enquête, la fraude à la PCU est due au laxisme du fédéral.
Afin d’accélérer la distribution de l’argent, Service Canada a décidé d’alléger les procédures lors des réclamations des citoyens.
Les demandeurs n’avaient plus à répondre correctement à la question concernant le nom de jeune fille de la mère à la naissance, permettant de confirmer l’identité du demandeur.
« Les fraudes liées à la PCU, nommée PAEU à Service Canada, auraient pu être évitées. Pour le nom de jeune fille de la mère à la naissance, même si un fraudeur donnait une mauvaise réponse, le système laissait passer la demande », explique une source près de ce dossier. « Ce qui a permis des milliers de demandes frauduleuses. »
Il était même possible de modifier l’adresse de livraison des chèques sans être questionné par les agents de l’assurance emploi.
Une source assure que le gouvernement a été informé de cette faille. Or, rien n’a été sécurisé depuis, dit-elle.
- Écoutez l'entrevue de Paul Laurier au micro de Geneviève Pettersen sur QUB Radio:
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Service Canada admet que si le processus échoue avec une question de sécurité, « cela n’arrête pas le traitement d’une demande ».
Selon Samuelle Carbonneau du Bureau des relations avec les médias, « d’autres éléments de validation de l’identité peuvent être requis avant que le traitement de la demande se poursuive », refusant toutefois de préciser lesquels.
Or, selon Paul Laurier, ex-enquêteur à la Sûreté du Québec et expert en sécurité de l’information, le gouvernement a agi trop rapidement, sans prendre en considération les risques élevés de fraudes.
« Tous les critères de sécurité [...] d’authentification ont été abolis rapidement. C’était sûr qu’il était pour y avoir une fraude massive », indique-t-il.
- Écoutez l'entrevue de Philippe-Vincent Foisy avec Marie-Lise Mormina, journaliste au Bureau d'enquête, sur QUB radio: