Cœur de pirate répond habilement aux critiques
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Au fil des années, « la fille que t’écoutais quand t’étais enfant, mais qui est toujours là » (pour citer sa biographie sur Twitter) a autant eu maille à partir avec la critique qu’avec les médias à potins. D’où Impossible à aimer, un sixième album surprenant tant sur le plan des musiques que du titre faisant référence aux trolls lui reprochant son extimité sur les réseaux sociaux.
Cœur de pirate
★★★★
Impossible à aimer
Pirate disco !
En compagnie de son collaborateur de toujours – le multi-instrumentiste Renaud Bastien (Malajube, Anne’s Bank, etc.) –, Beatrice Martin amène son projet dans une nouvelle direction en flirtant avec des sonorités disco.
Évidemment, le LP ne jure pas avec la discographie de Cœur de pirate à ce jour (et des exceptions demeurent, dont la ballade intimiste Une chanson brisée qui ouvre le bal), mais le changement de cap demeure étonnant et assumé. On demeure toutefois plus près de Sophie Ellis-Bextor, voire du Random Access Memories de Daft Punk que du Boogie Wonder Band, mettons.
L’amour, l’humour
Côtés textes, on demeure davantage en terrain connu, outre le fait que l’écriture de Béatrice Martin est de plus en plus effilée et décomplexée. Elle y chante toujours l’amour – et ses écueils, évidemment – avec toute la gravité et – soulignons-le – la pointe d’humour qu’on lui connaît.
Bref, les fans seront conquis alors que les mélomanes ayant pris une pause de Cœur de pirate pour une raison ou une autre, eux, vont au moins devoir tendre l’oreille, car Impossible à aimer pourrait bien être un « redémarrage » pour le projet de Béatrice Martin. À vos devoirs, bref.
Coldplay
★★ 1/2
Music Of The Spheres
Deux années après avoir renoué avec un son plus « alternatif » sur Everyday Life (on note les guillemets, SVP), Chris Martin et sa bande rebroussent chemin sur ce neuvième album plus pop, plus dansant et plus convenu, malheureusement. C’est bien foutu, donc, mais cruellement prévisible. Ainsi, ce qui surprend le plus sur Music Of The Spheres, c’est la sélection des invités (BTS s’y retrouve tout comme Apple Martin, la fille de Chris, aux chœurs) ainsi que les titres – des symboles, en fait – de certaines pièces. Les nostalgiques d’A Head Full of Dreams (2015) vont adorer toutefois.
Zac Brown Band
★★★
The Comeback
La coqueluche country entame un chemin de croix avec ce septième album faisant suite à une œuvre répudiée par les puristes tant le son western croulait sous les références pop et électro (rappelons que Zac Brown mène également le projet EDM Sir Rosevelt). D’où ce retour (ou « come-back » si vous préférez). Dans un désir d’apaiser les critiques – voire de livrer un pied de nez –, le collectif opte ici pour une direction country pop convaincante, mais cruellement conservatrice tant c’est au ras des pâquerettes. Pour les fans purs et durs, donc.
Santana
★★ 1/2
Blessings and Miracles
Bien qu’il renoue ici avec deux collaborateurs de renom – Rob Thomas participe à la chanson Move, premier duo depuis le méga hit Smooth alors que Rick Rubin qui, lui, manie à nouveau les manettes en studio –, le guitariste émérite tarde à capter l’attention sur ce 26e album. Malgré une distribution intéressante (Kirk Hammett de Metallica y participe également, tout comme le défunt jazzman Chick Corea), Blessings and Miracles croule sous le « remplissage » et autres errances. Dommage.
COUP DE ♥
Choses Sauvages
★★★★ 1/2
Choses Sauvages II
Le collectif local surprend avec cette dérape élégante amenant le sextuor à délaisser le rock dit indie au profit d’un parcours sonore tanguant maintenant davantage vers l’italodisco (oui, oui), voire le dance-punk. Faisant écho, sûrement bien malgré eux, autant à des projets contemporains comme Alt-J qu’à des vétérans comme le trio italien Plastic Mode, ces choses livrent un second LP immémorial et aux musiques qui échappent à moult étiquettes. Un incroyable « trip » que je recommande fortement.