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Causes et solutions à la pénurie de médecins de famille

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À l'heure d'écrire ces lignes, 800 000 Québécois n’ont pas de médecin de famille. Avec le départ à la retraite des omnipraticiens, il y en a plus d’un sur quatre qui a plus de 60 ans, la situation risque de s'aggraver.

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«C’est très préoccupant», réagit Dr Sylvain Dion, vice-président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). «On a 25 % de nos médecins de famille qui approchent l’âge de la retraite alors qu’on est déjà dans un état important de pénurie de main-d’œuvre. On peut comprendre la population d’en être inquiète.»

Dr Dion explique qu'il manque actuellement 1000 médecins de famille au Québec. Environ 400 postes n’ont pas été pourvus depuis 2013. 

En 2021 seulement, 75 postes en médecine de famille n'ont pas été comblés. 

Des docteurs en poste, plusieurs sont à l’âge d’avoir une famille et prennent leur congé de maternité ou de paternité.

«On ne peut donc pas demander la même charge de travail à ces médecins-là qu’on peut demander à d’autres médecins», note Dr Dion. 

Davantage de médecins formés  

S'il est toujours aussi contingenté d’étudier en médecine, dans les dernières années, on a vu une augmentation importante du nombre d’admissions en médecine, grâce entre autres à la planification des effectifs. 

Ceci dit, les étudiants en médecine ont à faire le choix entre compléter leur résidence en médecine de famille ou en une autre spécialité, et «il y a un problème au niveau de l’attractivité de la médecine de famille», selon Dr Dion. 

«Il va falloir qu’on s’intéresse à cette problématique-là et qu’on essaie de solutionner ça à court terme, sans ça on va s’enliser encore plus avec les médecins de famille qui vont prendre leur retraite dans les prochaines années», dit-il. 

Selon le docteur, le manque d'attrait pour la profession de médecin de famille serait dû à la rémunération et à la valorisation de la profession. 

«La pratique de la médecine de famille est tout de même exigeante», rajoute-t-il. «Il faut souvent faire un suivi de clientèle au bureau avec un manque de ressources.»

Dr Dion explique que depuis le début de la pandémie, plusieurs groupes de médecine ont vu leurs ressources être rapatriées vers les milieux hospitaliers pour répondre à d’autres besoins. Il y a donc eu un manque de professionnels comme des infirmières ou des travailleurs sociaux.

«Quand on se fait enlever ces professionnels-là, on se retrouve avec toute la responsabilité du suivi», explique-t-il. «Être seul, au lieu d’être avec un professionnel qui fait le suivi entre nos visites, ça fait toute la différence, donc tout cet environnement de pratique est important à regarder.Je pense que c’est au niveau de l’organisation du travail qu’on va devoir faire des efforts pour faire en sorte que nos médecins soient mieux supportés dans le futur.»

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