Pénurie de main-d’œuvre: encore 219 400 postes vacants
La course folle se poursuit pour trouver du personnel dans les entreprises
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Le Québec continue de voir les postes vacants s’accumuler. On en comptait 219 400 en août, indique Statistique Canada, soit 5,7 % du total contre 5,2 % pour le Canada.
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« Si je pouvais embaucher 20 personnes maintenant, je le ferais. » Le patron de Savoir-faire Linux, Cyrille Béraud, a refusé trois contrats, récemment, faute de main-d’œuvre.
D’où sa présence à L’Événement Carrières, un salon de l’emploi qui s’est déroulé au cours des deux derniers jours au Palais des congrès de Montréal.
Des employeurs à la pelle
On y trouvait plus de 200 organisations de tous les secteurs – génie, informatique, commerce de détail, transport, santé et services sociaux – qui ont plus de 9000 postes à pourvoir.
« Il n’y a jamais eu autant d’employeurs qui cherchent autant d’employés que cette année », lance Éric Boutié, fondateur de l’événement qui en est à sa 22e édition.
Pour le patron de Savoir-faire Linux, ce salon est un moyen comme un autre de trouver la perle rare.
« Linux explose et les salaires augmentent, nos clients sont prêts à payer », dit le patron de cette boîte de logiciel en source ouverte qui existe depuis 1999.
Il cherche « des codeurs », comme toutes les entreprises près de lui dans l’espace TI et génie de l’événement.
« On en cherche une vingtaine aussi », indique le représentant de Giro, une boîte spécialisée dans le transport public et postal.
Moins de monde qu’en 2019
Ailleurs dans le salon, on retrouve des incontournables comme des centres d’appels et les Brault et Martineau et Best Buy de ce monde. Les emplois offerts sont près du salaire minimum.
Nouveauté cette année, le secteur du transport participe à l’événement, avec la présence de CargoM, la Grappe métropolitaine de logistique et transport de Montréal.
« C’est leur première année, l’économie reprend à fond et ils doivent refuser des contrats », assure M. Boutié.
L’événement a attiré 3500 Québécois et nouveaux arrivants en quête d’un boulot cette année, soit moins qu’en 2019.
Diane Campeau était la première dans la file, mercredi, à l’ouverture du salon.
« Sur les sites, on ne reçoit jamais de réponse », dit cette commis de bureau qui ne parle pas anglais.
D’autres viennent afin de se réorienter, comme ce vendeur de voitures qui a vu son salaire réduit de 75 %, « car il n’y a plus de voitures à vendre, on manque de stock ».
Cédric Leclerc, 40 ans, a profité de la pandémie pour quitter son emploi syndiqué dans l’hôtellerie. Il est en train de compléter une attestation d’études collégiales en gestion de réseaux et sécurité des systèmes.
« Je faisais un très bon salaire, mais je ne m’amusais plus. Là, j’y vais moins pour le salaire, mais je veux trouver une PME chouette où je vais apprendre tous les jours », dit-il.