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Le beau risque de Safia Nolin

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À défaut d’être une surprise — l’essentiel du maxi a été écoulé sur les plateformes d’écoute au cours des dernières semaines —, le maxi SEUM demeure une œuvre convaincante, surprenante et qui réaffirme l’importance de Safia Nolin dans le paysage musical québécois. Rien de moins. 

Safia Nolin 

Photo courtoisie

★★★★

SEUM

Folk punk

Sûrement l’artiste locale grand public la plus « punk » du moment (faut dire que Vulgaires Machins nous torture encore et toujours en refusant de revenir à la vie), Safia Nolin multiplie les prises de position – souvent justifiées en ce qui me concerne – sur la place publique. Bien qu’elle puisse compter sur des fans passionnés, les « trolls » et « haters » sont malheureusement plus nombreux et, en dépit du désavantage numérique, l’artiste persiste, signe et se met même doublement en danger ici même sur SEUM, un maxi qui, en esprit, pourrait même être « split ep » inspiré de l’âge d’or du punk.

Plutôt que de recruter un(e) autre artiste pour l’accompagner sur disque, toutefois, Safia Nolin y introduit une nouvelle facette de son art : son côté indie rock. En compagnie du réalisateur Félix Petit (qui a également épaulé Hubert Lenoir, Les Louanges et Laurence-Anne par le passé), l’autrice-compositrice-interprète livre quatre pièces rock éthérées épatantes. Si vous aimez ce volet de SEUM, je vous invite également à (re)découvrir Hop Along, Vanille, Laura Stevenson, voire The Vaselines. 

Côté folk, l’artiste ose aussi en reprenant son matériel rock de façon plus intime, capté en une seule prise lors d’enregistrements extérieurs (et ça s’entend). À titre comparatif, cette « face B » de SEUM accompagnerait bien L’étrange pays de Leloup sur une liste d’écoute. 

En ce qui concerne les textes, Safia Nolin est toujours aussi juste. Il va sans dire, mais au cas où : à vos mouchoirs.

Une œuvre (trop) courte, certes, mais tout de même (très) grande. Bravo.

Marc Dupré 

Photo courtoisie

★★★

Où sera le monde

L’incontournable chanteur se distingue sur ce nouvel album carburant indéniablement aux tendances pop actuelles (sans sombrer dans le fourre-tout, bien sûr). Dès Tiens-moi fort, qui ouvre le bal, les dés sont jetés : synthés en mode darksynth qui plaira aux fans de The Weeknd et production pop ambitieuse qui rappelle celle d’Imagine Dragons par la bande. Puis, plus loin sur Jusqu’à pas d’heure (un grand moment du LP), l’interprète fait écho à Sign of the Times de Harry Styles. D’un côté, les fans de Dupré seront visiblement comblés. De l’autre, les mélomanes carburant à la pop risquent de demeurer campés sur les références d’Où sera le monde.

Richard Ashcroft 

Photo courtoisie

★★ 1/2

Acoustic Hymns, Vol. 1

Les relectures acoustiques sont définitivement à la mode cette semaine alors que le leader du groupe rock britannique The Verve offre des réinterprétations de sa carrière solo et des hits de son groupe (évidemment, Bittersweet Symphony y est ainsi que ma pièce chouchou The Drugs Don’t Work). Exercice tout de même périlleux, Ashcroft rend malheureusement le tout un brin oubliable tant il beurre épais avec sa réalisation saccharinée et où on n’hésite pas à abuser des violons. On s’attendait à mieux, bref. Dommage. 

Spice Girls 

Photo courtoisie

★★★

Spice

Les reines de la mouvance « girl group » britannique ont un timing incroyable. Alors que Dune cartonne, les Girls dévoilent une édition relevée de Spice (t’sais, comme dans l’épice du film ? OK, j’arrête). Histoire de souligner le 25e anniversaire de l’œuvre majeure, le collectif et son label propose une version revampée à laquelle on a ajouté des archives, remix et autres pièces rares. La nostalgie des années 1990 étant également à la mode, l’œuvre n’a pratiquement pas pris une ride en prime.

COUP DE ♥  

Les Cowboys Fringants 

Photo courtoisie

★★★★

L’Amérique pleure (bande sonore originale du film)

Des mois après avoir dévoilé un film rassemblant des prestations dans la nature de leur plus récent opus, les Cowboys offrent maintenant la trame sonore de L’Amérique pleure

Bien que l’effet de surprise n’y est pas – le succès du LP inspirant le long métrage est majeur, après tout –, le collectif étonne par les subtilités qu’il amène à ses relectures (et la réalisation, très naturaliste, lui donne un second souffle très intéressant). 

Pour fans, surtout, mais aussi pour celles et ceux qui croyaient avoir fait le tour de cette œuvre déjà culte. 

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