Pas vraiment 2000 nouveaux médecins
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Débusquer les fausses nouvelles, vérifier les déclarations des politiciens, trouver les vrais chiffres : notre Bureau d’enquête, basé à Montréal, Québec et Ottawa, se spécialise dans l’art de rétablir les faits. Chaque samedi, nos journalistes et recherchistes vous présentent leurs trouvailles pour vous permettre d’y voir plus clair dans l’actualité de la semaine.
L'ÉNONCÉ
Le député libéral Gaétan Barrette, ancien ministre de la Santé, s’est lancé dans le débat sur la prise en charge de plus de patients par les médecins de famille. Il a affirmé sur Twitter, mardi, que le réseau de la santé comptait 2000 médecins de plus qu’en 2009, en écorchant au passage le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le Dr Louis Godin.
« Il prononce les mêmes mots qu’en 2015 quand il s’était engagé à inscrire 85 % de la population et faire passer ses membres à l’accès adapté, un mode de pratique par lequel on voit son médecin en trois jours. Ne le croyez pas ! P.S. : Il y a 2000 médecins de plus qu’en 2009 ! »
LES FAITS
Si on tient compte de tous les médecins de famille inscrits au Collège, actifs et inactifs, il y en a 1824 de plus qu’en 2009, un nombre assez près de l’estimation de Gaétan Barrette.
Ce chiffre comprend les médecins de famille « actifs » et les médecins « inactifs », soit ceux qui sont encore inscrits au Collège des médecins, mais qui « déclarent ne pas exercer la profession médicale ». Si on tient compte uniquement de ceux actifs, soit ceux qui prennent en charge des patients, il y a 1275 médecins de famille de plus qu’au 31 décembre 2009. Du côté des spécialistes, la progression est beaucoup plus impressionnante : on en compte 2415 de plus qu’en 2009.
–Marie Christine Trottier
Le chiffre de la semaine : 1500
C’est le nombre estimé de travailleuses enceintes du réseau de la santé et des services sociaux qui sont en retrait préventif en raison de la COVID-19, d’après le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
Mardi, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a mis à jour ses recommandations sur la prévention en milieu de travail pour les travailleuses enceintes adéquatement vaccinées. Celles-ci peuvent actuellement continuer à travailler dans certains postes à condition de respecter des mesures de protection.
Le MSSS soutient toutefois qu’il est difficile de prévoir le nombre de travailleuses du réseau de la santé qui vont pouvoir revenir au travail, car chaque dossier a ses particularités.
—Charles Mathieu