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Pénurie de main-d'oeuvre: il veut garder ses quatre travailleurs mexicains ici

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Photo courtoisie Le propriétaire d’un abattoir de L’Assomption, Dany Zampini (en rouge au centre), et ses travailleurs mexicains Jose Daniel, Victor Campos, Antoño de la Vega et Edwin Hernandez veulent continuer de travailler ensemble dans la PME de l’Épiphanie.

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Un boucher de deuxième génération de L’Épiphanie, située dans la circonscription de François Legault, lance un cri du cœur pour pouvoir garder ses quatre travailleurs mexicains.

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« Ils ont été presque deux ans sur l’aide sociale parce qu’ils n’avaient pas de travail. Aujourd’hui, ils en ont un, ils payent leurs impôts, et on veut les renvoyer », se désole Dany Zampini, 40 ans, propriétaire de l’abattoir de la MRC de L’Assomption, qui porte son nom.

Fondée en 1969 par son père, la PME de Lanaudière d’une trentaine d’employés a son propre comptoir de boucherie. Bœufs, veaux, porcs, chèvres... il achète les animaux, les découpe et les vend sur place.

Ces trois dernières années, Dany Zampini n’a cependant reçu aucune candidature pour ses postes de bouchers. « Zéro », laisse-t-il tomber.

Il s’est donc tourné vers des travailleurs mexicains en attente de leur résidence permanente. Ils sont payés entre 40 000 $ et 45 000 $ par année. Il leur offre aussi des bonis et des chèques-cadeaux de 1000 $. 

Démarches inutiles

Ce qui choque Dany Zampini, c’est que ses bouchers doivent retourner dans leur pays pour pouvoir revenir ici par « la voie normale », alors qu’ils font un boulot sans tache.

« Ce qui serait plus simple serait que je leur paye un billet d’avion. Je les renvoie au Mexique, et je les fais revenir quatre mois plus tard. Je ne comprends pas que je doive faire ça, alors que je les ai devant moi », dit-il.

Épuisé par le rythme effréné des derniers mois, Dany Zampini aimerait souffler un peu en leur laissant la place qui leur revient dans l’entreprise.

« Je travaille six jours sur sept. Je me lève à quatre heures tous les matins. Je reviens à 19 h 30 à la maison. Je n’ai aucune vie sociale », soupire l’homme.

Pour Victor Campos, 36 ans, ingénieur de formation, qui œuvrait dans une carnicería (une boucherie) au Mexique avant de débarquer à L’Épiphanie, la vie ici n’a rien à voir avec celle qu’il a connue dans son pays d’origine, où sévissent les cartels de la drogue

« Au Québec, je me sens plus en sécurité. Les gens sont aimables. Les patrons sont bons. C’est une bonne vie. Je travaille légalement. Je paye mes impôts. », confie-t-il.

À deux pas de lui, son collègue Jose Daniel, 24 ans, prend le relais en parlant du Mexique. « Quand la nuit tombe, tu es mieux de ne pas sortir de la maison pour ne pas te faire voler ton téléphone, tes cartes, et parfois risquer ta vie », raconte-t-il.


Dany Zampini a recruté deux bouchers d’Europe, l’un de la France, l’autre de la Moldavie. Chacun des dossiers lui a coûté 5000 $. Il saisit mal que l’on ne puisse pas régulariser la situation de travailleurs déjà présents au Québec, qui contribuent à l’économie locale en aidant une PME comme la sienne.

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