Un garçon sans histoires
Coup d'oeil sur cet article
Il s’appelait Thomas Trudel, il avait 16 ans, et il a été lâchement assassiné en pleine rue, gratuitement et sans aucun scrupule.
Imaginez comme parent recevoir cette nouvelle. Apprendre que votre fils sans histoires, sur qui vous fondiez tellement d’espoir, qui était votre fierté, est tombé sous les balles d’une âme assassine.
Je revoyais les images de la scène de crime telle que rapportée par les médias, le corps sans vie recouvert par une bâche policière, la pluie battante, les gyrophares.
L’horreur.
La prolifération des armes à feu à Montréal est devenue une vraie plaie. Lorsque nos jeunes, innocents et sans histoires, perdent la vie, c’est un échec collectif. Lorsque nos frontières deviennent des passoires d’armes, c’est que nous avons un réel examen de conscience à faire.
Qu’attendons-nous pour endiguer ce fléau? Le sentiment d’insécurité a déjà gagné. Combien de mères penseront au pire lorsque leur enfant ne répondra pas au téléphone dans un quartier chaud de la ville?
Combien de pères angoisseront à l’idée de savoir que leur jeune adolescent s’amuse dans un parc avec des amis?
Beaucoup trop!
La quiétude et la sécurité faisaient notre fierté. Nous étions fiers d’expliquer à qui veut bien l’entendre qu’ici, ce n’est pas comme aux États-Unis. Qu’ici, les fusillades sont rarissimes et que nous rejetons la culture des armes. Sommes-nous en train de perdre cette fierté?
Trois adolescents, trois mineurs, ont été tués depuis le début de l’année.
Rappelons-nous que Meriem Boundaoui a perdu la vie en début d’année, victime d’une balle qui ne lui était pas destinée. Elle avait 15 ans.
Les coupables courent toujours.
Cette semaine, c’est Thomas Trudel qui a été tué et devinez quoi? Le tueur court toujours.
Les autorités publiques doivent agir. Nous en avons assez de voir des familles, des collègues et des amis éplorés.
Nous n’en voulons plus de vos fleurs, nous n'en voulons plus de vos tweets, nous voulons que vous agissiez. Aujourd’hui et maintenant.