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Violence armée à Montréal: «Le SPVM prend les rênes»



Face à la vague de violence armée qui frappe la métropole, des intervenants de différents milieux vont se réunir en janvier à Montréal afin de trouver des pistes de solution pour contrer le phénomène, à l’initiative du SPVM et de la Ville.

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«Dans les derniers mois, on a tous été ébranlés par les meurtres de Meriem Boundaoui, 15 ans, de Jannai Dopwell-Bailey ,16 ans, et de Thomas Trudel, 16 ans. Il est de notre devoir d’honorer la mémoire de ces jeunes et de faire tout notre possible pour lutter contre la violence armée», s’est exclamée la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lundi matin.

Le forum devrait réunir des intervenants des milieux communautaires, institutionnels, politiques et policiers, afin d’avoir une «action concertée». Mme Plante a expliqué à ce propos vouloir regarder «à l’extérieur de la boîte» pour la recherche de solutions.

Cette réunion sera précédée en décembre d’une «rencontre des partenaires communautaires et institutionnels engagés dans la prévention», organisée par le Service de la diversité et de l'inclusion sociale.

La mairesse était accompagnée du directeur adjoint du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Vincent Richer, pour faire l’annonce. Le nouveau responsable du dossier de la sécurité publique au comité exécutif de la Ville, Alain Vaillancourt, n’était toutefois pas présent.

«La police, on est une partie de la solution», a assuré pour sa part M. Richer. Mais si on veut s’attaquer à cette culture de violence, il faut aller dans les raisons plus profondes du phénomène», ajoutant que pour y arriver, une action commune de tous les acteurs est nécessaire.

«De l’immobilisme»

L’opposition officielle a dénoncé pour sa part un long processus bureaucratique qui ne mènera à rien.

«Un forum comme celui-là, on s’entend, il va se tenir dans 2 mois. Ensuite, il va se réunir avec les gens dans 6 à 8 mois, et il va sortir avec des recommandations, je ne sais quand. Pensez juste au processus, et vous verrez qu’on est dans un immobilisme», a résumé Aref Salem, chef de l’opposition officielle.

Il ajoute que plusieurs initiatives pourraient déjà être mises en place, dont l’ajout d’équipes mixtes au SPVM et l’embauche de policiers, qui avait déjà été promise par l’administration Plante.

«Je ne sais pas quand les recommandations vont sortir, et je ne sais pas si elles seront encore applicables d’ici là. Il faut agir beaucoup plus rapidement. On ne peut pas attendre», a affirmé M. Salem, qui se dit «inquiet» par la situation dans les rues de Montréal.

Entre optimisme et scepticisme

L’idée d’un forum est accueillie avec scepticisme par Beverley Jacques, l’un des instigateurs de la Coalition Pozé, un regroupement mis sur pied pendant l’été pour réclamer une nouvelle stratégie pour lutter contre la violence armée. Il se demande si c’est vraiment ce dont Montréal a besoin.

«Il n’y a rien de nouveau qui se passe sous le soleil. Les recommandations vont être les mêmes», a-t-il anticipé.

La semaine dernière, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault était à Montréal-Nord pour rencontrer des intervenants locaux. «Sur leur photo, on n’a pas vu des acteurs qui sont sur le terrain. On a juste vu des gestionnaires, encore une fois. J’espère juste que Montréal ne va pas répéter cette erreur», a fait remarquer M. Jacques, qui invite les élus à sortir de leur zone de confort.

De son côté, Mohammed Mimoun, coordonnateur pour le Forum Jeunesse de Saint-Michel, est plutôt optimiste. «On apprécie beaucoup l’idée. C’est ce qu’on demandait depuis le début», a souligné l’intervenant, qui estime qu’un travail de réflexion est nécessaire face à cette problématique.

Seul bémol à ses yeux, il aurait aimé que l’initiative soit organisée par d’autres acteurs, plutôt que le SPVM. «Certains, s’ils voient que c’est la police qui l’organise, vont peut-être avoir une certaine distance ou méfiance», a-t-il prévenu.

Les deux intervenants estiment qu’il est primordial de se pencher sur le phénomène de la criminalité en ligne et de l’utilisation des réseaux sociaux.

«On a laissé nos jeunes sans mode d’emploi, avec des plateformes qui sont exploitées par plein de milieux, qui peuvent proposer des choses illégales à nos enfants», a souligné M. Mimoun, qui estime qu’il est primordial d’outiller les parents et les intervenants pour qu’ils puissent y faire face.

Une arrestation «troublante»

En point de presse, la mairesse de Montréal a réagi à l’arrestation musclée à Québec, dont les images sèment l’émoi sur les réseaux sociaux. Dans les vidéos disponibles, des policiers brutalisent des adolescents noirs qui n’opposent aucune résistance.

«C’est sûr que c’est troublant. On ne peut pas regarder ces images et rester passif. C’est choquant», a admis Mme Plante, qui attend les conclusions de l’enquête de la police de Québec pour comprendre ce qui s’est passé.

«Il faut faire la lumière sur cet événement pour bien comprendre. Le lien de confiance avec la population, c’est un enjeu qu’on a toujours, et qu’on doit constamment travailler», a pour sa part ajouté Vincent Richer, directeur adjoint du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Il rappelle que ce lien de confiance est essentiel pour lutter contre la problématique de violences armées.

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