«Opération main-d’œuvre»: 475$ par semaine pour étudier dans des secteurs où il y a pénurie
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Les chômeurs et les bénéficiaires de l’aide sociale auront droit à une alléchante allocation de 475 $ par semaine en plus de généreuses bourses pour retourner sur les bancs d’école dans un domaine affecté par la pénurie de main-d’œuvre.
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Québec lance son « Opération main-d’œuvre » et ajoute une allocation de 475 $ par semaine pour que les gens sans emploi puissent étudier dans les secteurs où il y a une pénurie d’emploi.
« C’est l’équivalent du salaire minimum », a précisé le premier ministre du Québec, François Legault.
Les secteurs de l’informatique, du génie, de la construction, de la santé et des services sociaux sont visés par la mesure qui s’additionne aux importantes bourses annoncées lors de la mise à jour économique la semaine dernière.
Ainsi, les chômeurs qui voudront commencer une formation ou retourner sur les bancs d’école pourraient empocher le pactole, s’ils choisissent l’un des programmes névralgiques.
Le gouvernement pourrait ainsi payer un chômeur près de 30 000 $ par année s’il reçoit l’allocation de 475 $ par semaine en plus d’une bourse de 2500 $ par session universitaire. Pour être admissible, la personne ne doit plus être aux études depuis deux ans. Québec vise surtout des formations professionnelles et collégiales rapides, selon nos informations.
Toutefois, les programmes universitaires sont admissibles à l’allocation de 475 $.
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3,9 milliards $ en mesures
Cette mesure est l’une des 85 qui seront développées par Québec afin de pourvoir 170 000 postes stratégiques (voir plus bas). Des investissements de 3,9 milliards $, dont 2,9 G$ en crédits additionnels. « On veut rapidement fournir plus de main-d’œuvre à des secteurs névralgiques pour le Québec », a ajouté le premier ministre Legault.
Le gouvernement estime qu’il doit mettre ces mesures en place en raison du vieillissement accéléré de la population qui est combiné à une croissance économique vigoureuse. « Nous en avons pour au moins les dix prochaines années à en subir les effets », a admis le ministre du Travail, Jean Boulet.
« Le gros bon sens »
Avec des bourses pouvant atteindre 20 000 $ pour un programme universitaire de quatre ans, le premier ministre estime que son gouvernement devait se réinventer. « Si on donne 3000 $ ou 5000 $ par année, c’est certain que ça va attirer des gens », a-t-il prédit. « J’ai hâte de voir les inscriptions à l’automne 2022. »
Le porte-parole de l’opposition officielle en matière de PME et d’innovation, Monsef Derraji, affirme qu’il s’agit d’une annonce qui vient trop tard. « Pendant plusieurs mois, le premier ministre n’a pas reconnu que le premier défi économique au Québec, c’est la pénurie de main-d’œuvre », a-t-il dénoncé.
CIBLES DU GOUVERNEMENT POUR LES 170 000 EMPLOIS
Secteurs essentiels :
- 8000 travailleurs en éducation de plus
- 27 000 travailleurs en santé et services sociaux de plus
- Soutenir l’embauche de 3000 agents administratifs dans le réseau de la santé
- 25 000 éducatrices à la petite enfance de plus
Secteurs stratégiques :
- 50 000 travailleurs qualifiés en TI
- 55 000 travailleurs qualifiés dans le secteur de la construction
- 5000 travailleurs qualifiés en génie