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De la Russie aux Carabins

Un parcours atypique pour Guy-Frank Essome Penda

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Photo courtoisie Guy-Frank Essome Penda est arrivé de Russie à l’âge de 14 ans et a, depuis, fait sa marque avec les Carabins de l’Université de Montréal.

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Quand on consulte le site web de l’équipe de soccer des Carabins de l’Université de Montréal, on constate que la plupart des joueurs proviennent du Québec, hormis quelques Français. Puis on tombe sur un athlète originaire de Russie.

Ce joueur, c’est Guy-Frank Essome Penda. Il est né et a grandi à Almetyevsk, une ville du Tatarstan. On ne se trouve pas très loin de la ligne de séparation entre l’Europe et l’Asie.

« C’est une ville qui est située à une distance de Kazan qui est équivalente à celle entre Montréal et Québec, précise l’attaquant, qui y a passé les 14 premières années de sa vie. C’est une ville qui est surtout connue pour l’exploitation du pétrole. »

L’amour

Essome Penda est né en 1995, pas si longtemps après la fin du communisme, quand on y pense. Son arbre généalogique présente des branches que l’on pourrait qualifier d’atypiques.

En effet, son père est Camerounais, et sa mère est Russe. C’est comme étudiant que son paternel s’est rendu en Russie et il y a ensuite trouvé l’amour.

Quand la famille est arrivée au Québec, Guy-Frank ne parlait que russe, mais il a rapidement appris la langue de Molière, qu’il maîtrise maintenant très bien.

« En ce moment, la personne qui parle le mieux russe, c’est mon père même s’il ne le parlait pas quand il est arrivé en Russie, confie-t-il. Même ma mère, dont c’est la langue maternelle, commence à le perdre. »

Guy-Frank Essome Penda a couronné sa carrière universitaire avec un second championnat national (en mortaise) au cours des derniers jours.
Photo Ben Pelosse
Guy-Frank Essome Penda a couronné sa carrière universitaire avec un second championnat national (en mortaise) au cours des derniers jours.

Identité

Alors, comment parvient-on à se définir quand on est né en Russie d’un père camerounais et d’une mère russe et qu’on vit au Québec depuis une douzaine d’années ? La question est difficile.

« C’est une question que je me pose quand même souvent, reconnaît-il. Ça fait vraiment un moment que je suis déménagé de la Russie et j’ai passé mes années formatrices ici. J’intègre beaucoup les valeurs d’ici, mais j’ai encore beaucoup d’influence russe. Dans notre famille, même en Russie, on n’était pas la famille typique russe, avec les influences de mon père. C’est un mélange de valeurs camerounaises, russes et québécoises. Je n’arrive pas à m’identifier à un seul groupe. »

Et il n’a aucune obligation de le faire, il peut être un peu de tout ça.

Opportunités

Si les parents d’Essome Penda ont décidé de quitter la Russie pour s’installer au Québec, c’est pour que leurs deux fils aient accès à de meilleures opportunités.

« À l’époque, je ne comprenais pas trop ce que ça voulait dire, mais en vieillissant, je réalise la qualité de vie que j’ai ici. Je suis encore en contact avec mes anciens camarades russes et je vois qu’il y a vraiment une différence », concède-t-il.

On peut dire que la décision parentale aura porté fruit puisque l’étudiant de 26 ans est à quelques semaines d’obtenir une maîtrise en génie informatique de la Polytechnique avec une spécialisation en technologie infonuagique, tout ça en étant étudiant athlète pendant cinq ans.

Et il a bien fait de s’accrocher puisqu’à sa cinquième et dernière année d’admissibilité, il a couronné sa carrière étudiante avec un second championnat national, acquis il y a moins de deux semaines.

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