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Québec veut réinvestir dans un projet de mine boudé par le privé

Fitzgibbon compte s’associer à un fonds des îles Caïmans pour sauver BlackRock

Métaux BlackRock
Capture d'écran, TVA Nouvelles En août 2020, l’entreprise Métaux BlackRock a signé, à Chicoutimi, deux ententes avec trois communautés innues. Elles permettaient à ce projet minier de franchir une nouvelle étape à Chibougamau et à Saguenay.

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Le gouvernement Legault est prêt à remettre de l’argent dans un projet minier dans lequel il a déjà englouti plus de 50 millions $ et qui suscite l’indifférence de nombreux investisseurs internationaux.

Deux jours avant Noël, la firme montréalaise Métaux BlackRock s’est placée à l’abri de ses créanciers, croulant sous plus de 145 millions $ de dettes. 

À lui seul, le ministère de l’Économie a investi au moins 52 millions $ dans BlackRock. En 2018, juste avant de perdre le pouvoir aux mains de la CAQ, les libéraux de Philippe Couillard s’étaient engagés à injecter jusqu’à 185 millions $ dans l’entreprise.

« Protéger les actifs »

Fondée en 2008 par l’Ontarien Sean Cleary et l’Américain David Caldwell, BlackRock tente de développer une mine de vanadium et de titane à Chibougamau, dans le Nord-du-Québec. Le projet comprend également une usine de transformation à Saguenay.

« Investissement Québec et le gouvernement entendent protéger les actifs [de BlackRock] durant le processus de restructuration et travaillera avec les dirigeants de l’entreprise pour que ce projet structurant se matérialise », a indiqué hier le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, dans une déclaration envoyée par son cabinet au Journal.

Depuis 2018, BlackRock tente de recueillir la somme de 1,1 milliard $ US nécessaire à l’établissement de la mine et à la construction de l’usine, mais en vain.

Dans un rapport soumis en Cour supérieure, le cabinet comptable Deloitte précise que BlackRock a sollicité pas moins de 150 investisseurs institutionnels dans le monde, dont le Fonds de solidarité FTQ, le Régime de retraite des enseignants de l’Ontario et JP Morgan Asset Management, plus de 50 grandes fortunes et une dizaine de fonds européens.

BlackRock compte parmi ses principaux actionnaires la firme Winner World de Hong Kong et du Luxembourg (48 % des actions), Orion Resource Partners des États-Unis et des îles Caïmans (18 %) et Québec (12 %).

Prise de contrôle

Le gouvernement et Orion proposent au tribunal de prendre conjointement le contrôle de BlackRock en contrepartie des prêts garantis de près de 91 millions $ qu’ils ont accordés à l’entreprise. Les autres créanciers importants de l’entreprise sont Prosperity International de Hong Kong (50 M$), Revenu Québec (932 000 $) et Revenu Canada (775 000 $).

Dans un communiqué publié le 23 décembre, BlackRock a précisé qu’Orion et le ministère de l’Économie « ont convenu de mettre des fonds supplémentaires à la disposition » de l’entreprise pour permettre à celle-ci de se restructurer.

Rappelons que dans un rapport publié en 2018, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) se montrait critique du projet d’usine de BlackRock, tout en le jugeant « réalisable ». On y lisait que si les installations voyaient le jour, elles figureraient parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au Québec.

ILS ONT INVESTI DANS BLACKROCK 

  • Gouvernement du Québec 52,5 M$
  • Prosperity International (Hong Kong) 50 M$
  • Orion Resource Partners (États-Unis/îles Caïmans) 45,4 M$
  • Oman Oil Company (Oman) 12,7 M$
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